Nous étions dans l’ère de la connaissance. Nous sommes entrés dans
l’ère du “gavage”. Le volume d’informations disponibles dans le monde
double tous les dix-huit mois. Selon le bureau de consultance Deloitte,
quelque 35 milliards d’emails circulent chaque jour sur la Toile. A
ceux-ci, s’ajoutent les milliards de SMS, de coups de téléphones, de
réunions, de « chats ». Cette inflation est la cause d’une avalanche
d’information qui en elle-même devient source de stress. L’impression
gagne d’être noyé sous les signaux et qu’un processus de veille
efficace n’est désormais plus qu’un vain espoir.
Padmasree Warrior, responsable technologies de la multinationale américaine Cisco, rappelle que
le défi pour les entreprises n’est plus, aujourd’hui, tant de chercher
l’information que de la trier. Paradoxalement, alors que cette
surabondance (overload) d’information devrait être bénéfique offrant un
confort nouveau aux directions, aux employés (l’information n’est plus
qu’à un clic de souris), elle devient en fait un élément
d’incertitude”. Une nouvelle forme de crainte apparaît: celle, dans ce
torrent de connaissance, de passer à côté de l’information pertinente.
Celle qui peut faire la différence face à la concurrence, ou simplement
éviter un problème.

« Le défi n’est donc plus de gérer et de distribuer les
informations. L’enjeu est d’être capable de fournir l’information aux
bonnes personnes, au moment opportun. L’enjeu est de mettre en relation
des communautés qui peuvent améliorer la pertinence de ce tri, et
d’accélérer ainsi la prise de décisions qui amène un surcroît de valeur
économique. Plus important encore, il s’agit de lier ces gisements
d’information dans des processus opérationnels qui n’étaient pas
possibles auparavant [via les réseaux sociaux, par exemples]“. Les
rôles traditionnels vont se modifier. La technologie sera moins visible
car omniprésente.
Mais pour que ces circuits d’information pertinente fonctionnent,
que les filtres soient efficace (ils ne peuvent l’être qu’avec un
regard humain), les entreprises devront repenser leur propre structure
interne. L’organisation en silos isolés (finance, marketing, ressources
humaines, etc.) ne sont plus adaptés à ces nouveaux besoins, observe la
CTO de Cisco.
La structure interne à l’entreprise migrera progressivement vers un
ensemble fluide de communautés d’experts ad-hoc. “Les sociétés
s’appuieront sur des réseaux de collaboration, prédit Padmasree
Warrior. Ces derniers mettront ponctuellement en rapport des ‘clusters
d’expertise’ afin de mener à leur terme des projets stratégiques”
Cisco, comme dans de nombreux autres grands groupes informatiques
californiens, a foi dans le principe suivant: les idées partagées ont
plus de valeur que les idées que l’on garde pour soi. Cela vaut
d’ailleurs pour l’information en général. Capter une information
critique sans s’assurer qu’elle parvienne aux personnes adéquates n’est
pas d’une grande utilité pour l’entreprise. Par contre, dans la logique
d’ouverture décrite ci-dessus, la prise de décision gagne en rapidité
et en qualité lorsque les personnes échangent spontanément et sans
contrainte hiérarchique ou organisationnelle point de vue ou expertise.
Dans ce contexte, l’utilisation des nouveaux outils web s’avère plus
que jamais stratégique. Déjà, l’écart se creuse entre les “Millenials”,
la génération des personnes nées après 1980 et leurs aînés, en matière
d’habitude d’utilisation. Les premiers préfère la communication
instantanée, via instant messaging,
SMS, vidéo. Les autres demeurent familier de modes “asynchrones”, avec
l’e-mail en tête de liste. “Il convient de faire cohabiter ces
habitudes de façon harmonieuse”, indique-t-on chez Cisco. L’erreur
serait cependant de rejeter la première…
Pour découvrir la présentation sur l'évolution des organisation "Entreprise 2.0"
issue du rapport d'innovation Courts-Circuits "Communautés 2.0",
cliquez ici
Auteur : Jean-Yves Huwart
Source : Entreprise Globale
Publié par : Nicolas Marronnier
Publié sur : le vide poches

Laisser un commentaire