
DES PISTES D’INNOVATION RÉGÉNÉRATIVES DANS LE TEXTILE
Des investissements jugés trop couteux par les entreprises
Dans un contexte économique incertain, les dirigeants d’entreprises doivent saisir toutes les opportunités de création de valeur afin de pérenniser leurs activités. Transformer des métiers historiques, innover pour ouvrir de nouvelles perspectives.
Mais l’écologie est parfois perçue comme un investissement trop couteux sur le court terme, même si l’intérêt économique sur le long terme est clair. En effet, des économistes de Harvard et Northwestern estiment en effet qu’un degré de réchauffement climatique aura un impact de 12 % sur le PIB mondial, au bout de six ans seulement. source
Et certains dirigeants tendent encore à percevoir la RSE comme “une source de coûts élevés, avec un retour sur investissement incertain”, comme l’explique ce rapport de Bain & Company. Ils repoussent ainsi les investissements stratégiques dans la décarbonation ou la transformation durable lorsque d’autres priorités émergent, en l’occurrence, la crise inflationniste et les contraintes posées par les conflits commerciaux internationaux ou encore les transformations technologiques. source
Dans une économie de marché, les acteurs économiques sont soumis à une logique de coûts pour rester compétitifs en terme de prix. Mais les bas prix ont un cout que les citoyens finissent par payer.
Des citoyens qui payent les coûts cachés dans les produits à bas prix
Le terme » coûts cachés » désigne les coûts non visibles associés à la production d’articles. Ils peuvent inclure des éléments externes tels que la pollution environnementale, l’épuisement des ressources naturelles, ou encore des coûts sociaux tels que le travail forcé ou les violations des droits des travailleurs. Un produit qui semble bon marché pour le consommateur peut causer des dommages environnementaux significatifs ou être produit dans des conditions de travail médiocres. source
Ainsi, les jeans coûteraient 33 euros de plus avec des coûts environnementaux et sociaux réels Impact Institute. Et un T shirt LOOM en coton bio est à 25 euros alors qu’un Tshirt PRIMARK est à 5 euros mais son coût environnemental est de 544 points vs. 1786 points. Pourtant 70% de nos vêtements sont fabriqués en asie. Tedx Julia Faure
C’est le contribuable qui paie pour les coûts cachés sous forme de taxes ou d’autres impôts. Change Inc. donne un exemple concret : « Prenons l’entreprise A. Cette entreprise déverse des déchets dans une rivière. Ce n’est pas très grave et est essentiellement autorisé, mais une ville en aval dépend de la rivière pour son eau potable. Cette ville doit maintenant construire une usine de traitement de l’eau. Le coût de cela, par le biais de la taxation, est supporté par les résidents de la ville, alors qu’en réalité cela aurait dû incomber à l’entreprise A. » source
Des salariés qui perdent en pouvoir de vivre de leur travail
Les emplois créés au Bangladesh dans l’industrie textile relèvent du semi-esclavage et la perte d’emplois en France se traduit dans la perte du pouvoir de vivre correctement de notre travail.oxfam
Julia Faure alerte que le low-cost appauvrit les populations. » La fast fashion tue, pollue, empoisonne, contribue au réchauffement climatique et à l’appauvrissement des travailleurs et travailleuses dans les pays les moins riches. La surconsommation pousse à la surproduction, et vice-versa, ce qui conduit à la baisse des coûts et à la dégradation des conditions de travail des ouvriers et ouvrières des pays pauvres, notamment du Bangladesh, où a lieu la catastrophe du Rana Plaza qui a fait près de mille morts ». source
Son message aux Français est clair. « Le low-cost est toujours égal à de la délocalisation. Et cela crée du chômage en France. Depuis les années 1990, on a perdu 30 000 emplois dans le secteur textile. Et avec ces pertes d’emplois, plein de choses ferment : le teinturier, les couturiers etc. Si l’usine du village ferme, c’est le boulanger qui ferme puis le petit commerçant, et c’est du chômage en cascade. Ce qui fait que les anciens bassins de production textile ont du chômage qu’on ne parvient pas à résoudre. » Et de rappeler que ces délocalisations, c’est aussi un manque à gagner pour la collectivité avec des baisses de recettes fiscales. Comme elle le disait aussi face à Jean-Marc Daniel sur BFM : le textile en France, c’est 12 milliards d’euros de déficit, soit 20% du déficit commercial. source
L’économie régénérative pour un triple impact !
L’économie repose sur trois capitaux interdépendants : naturel, social et économique. Pour réussir la transition écologique et sociale, il est crucial de changer de cap en reliant les enjeux économiques, sociaux et environnementaux. La régénération vise à remettre le vivant au cœur de chaque décision économique, en mobilisant une coalition de parties prenantes autour d’une activité ancrée dans un territoire. Les modèles économiques régénératifs s’ajoutent aux modèles durables et circulaires, mettant l’accent sur les systèmes socio-écologiques et une compréhension de la planète comme un système vivant.
Les pionniers de l’économie régénérative sont à l’avant-garde de cette économie. Ils s’engagent activement à régénérer le vivant au sein de leurs écosystèmes. Ces entreprises proposent des modèles économiques permettant de rentabiliser les actions régénératives dans le temps, en développant de nouveaux produits et services contributifs au climat, à la biodiversité et à la santé, conçus en collaboration avec les parties prenantes de leur chaîne de valeur.
C’est par l’innovation et l’investissement que nous relèverons ces défis.
Les lauriers de la régénération c’est un dispositif apprenant qui vise à mettre en lumière les initiatives pionnières en matière de pratiques régénératives du vivant. Concrètement, il s’agit d’un « concours » dans le cadre d’un événement réunissant des entreprises ou organisations ayant lancé des produits, services contribuant activement à la régénération de la nature et du vivant humain tout en étant économiquement viables. Découvrir en détails le jury et les critères.

https://online.flippingbook.com/view/104528784/
Les lauréats 2025 montrent via les offres commercialisées récompensées que c’est possible de régénérer le vivant tout en étant économiquement viable : en France, dans nos territoires et dans le monde pour contribuer au développement des habitants de ces pays.
Un nouveau niveau de collaboration entre les parties prenantes
Cet impact collectif nécessite un autre niveau de collaboration autour d’actions régénératives sur un territoire se renforçant mutuellement entre tous les acteurs de la chaîne de valeur d’un produit, d’un service, d’une innovation pour : d’un coté se répartir les coûts et de l’autre constituer un capital commun mais surtout générer une certaine prospérité partagée sur un territoire.
C’est pourquoi, l’entreprise régénérative nécessite un changement de modèle mental. Sortir de la prédation des ressources naturelles, humaines mais aussi financières. Adopter la régénération dans une logique de prendre soin du vivant. Et un changement de modèle économique pour adresser à la fois les enjeux court terme et long terme. Elle demande enfin un ré-alignement des parties prenantes au niveau local pour délivrer ensemble des services socio écosystémiques. Avec un changement de gouvernance pour donner une voix à toutes les parties prenantes de la qualité de vie dans un territoire, y compris la nature et les générations futures puisque nous sommes tous vivants.
Co créer son business model pour mutualiser les investissements
Nous avons développé le business model canvas de l’entreprise régénérative en nous basant sur les principes de l’économie de la mutualité pour permette à un ensemble de parties prenantes de sortir de la logique délétère des prix toujours plus bas qui finissent par tous leur couter trop cher, et réussir à investir ensemble dans le long terme sur des innovations contributives pour la société, l’environnement, et leurs finances (avec une répartition juste de la valeur crée). Présention du RegenBMC



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