| C’est l’été, avec ses bonnes gaufres des vacances qu’on achète en milieu d’après midi sur le front de mer, pour les enfants avec du Nutella. C’est gourmand. C’est bon. Et pourtant, sans le savoir, en l’achetant on serait, pour certains, en train d’aggraver la condition agricole, et pour d’autres mettre en danger notre santé et la nature. Alors que une autre économie, en triple impact – économique, sociétal, environnemental – est possible. C’est l’économie régénérative. Elle nécessite d’innover mais les alternatives existent. Polémique Nutella Selon la députée Anne Genetet (Ensemble) « Il y a beaucoup d’hypocrisie : on ne me fera pas croire que parmi les signataires, personne ne mange du Nutella, qui utilise des noisettes turques ou italiennes ? » alors que l’acétamipride est utilisé dans ces pays. Cette remarque met sur le devant de la scène les marques bénéficiaires de la loi Duplomb au moment ou la pétition a été signée par 2 millions de Français. En effet c’est officiel, la pétition contre la loi Duplomb dépasse deux millions de signatures (source). En même temps des députés de gauche saisissent le Conseil constitutionnel pour censurer le texte (source). Et Générations Futures, Notre Affaire à Tous, POLLINIS, la Ligue des Droits de l’Homme, Terre de Liens, CIWF France, le CCFD-Terre Solidaire, Greenpeace France, la Fondation pour la Nature et l’Homme, la Fondation 30 Millions d’Amis, Réseau CIVAM et Biodiversité sous nos pieds déposent une contribution commune devant le Conseil constitutionnel (source). 2 millions de signataires contre la loi Duplomb c’est autant qu’au plus haut niveau de la mobilisation écologique de 2018 lors des marches climat. La pétition « L’Affaire du siècle » contre l’État français pour inaction climatique était la plus importante à date avec 2 millions de signataires. C’était une opportunité donnée au chef de l’État, en pleine crise des Gilets Jaunes, pour reprendre la parole sur le besoin d’une transition juste (source). Le texte de la pétition était un appel à la justice climatique : « Partout dans le monde, des citoyennes et citoyens saisissent la justice pour que leurs droits fondamentaux soient garantis face aux changements climatiques (…) Alors agissons pour la justice sociale et climatique, saisissons la justice pour que la France respecte enfin ses engagements sur le climat ». Etrange coincidence face au changement climatique, la Cour internationale de justice confirme cette semaine l’obligation des Etats à agir… et à réparer (source). Si les défenseurs de la loi saluent un moyen de relancer l’appareil de production agricole français, ses opposants y voient de quoi favoriser « un modèle agro-industriel ». L’agriculture intensive entraîne avec elle de nombreuses pollutions de l’eau et des sols ainsi que des dégradations de l’environnement. L’agriculture régénérative rend des services écosystémiques qui visent à restaurer les ressources vitales au vivant dans son habitat pour des aliments plus nutritifs, sans pesticides. Elle est porteuse de nombreuses promesses, non seulement des promesses environnementales, mais aussi des promesses sociales et des résultats économiques pour les agriculteurs. (lire notre article détaillé). La responsabilité des marques C’est bien le modèle économique de l’agriculture et au delà des filières alimentaires, textiles qui est à reposer. Il est tout a fait possible d’envisager une agriculture en triple impact économique, environnemental et sociétal (lire l’article de la semaine dernière). Mais cette bascule ne peut se faire qu’en mobilisant tous les acteurs de ces filières pour soutenir les agriculteurs engagés dans cette transition écologique. Y compris les consommateurs. Les marques bénéficiaires de la loi Duplomb sont : pour les noisettes (Ferrero -Nutella), le sucre (Cristal Union -Daddy), les oeufs (Eureden – Cocotine), le blé (Limagrain), toutes engagées dans une agriculture intensive. – L’article 2 prévoit de réintroduire à titre exceptionnel, sous plusieurs conditions, et pour un temps limité par décret, un néonicotinoïde, l’acétamipride, pour certaines filières, comme les filières noisettes ou betteraves. – Le texte facilite l’agrandissement ou la création de bâtiments d’élevage intensif. Par exemple, comme le détaille l’AFP, à partir de fin 2026, un poulailler ne devra demander une autorisation qu’à partir de 85 000 poulets contre 40 000. – L’article 5 prévoit une présomption d’« intérêt général majeur » pour les ouvrages de stockage d’eau utilisés pour l’irrigation des cultures, la majorité des exploitations intéressées sont les grandes céréalières (en particulier le maïs mais aussi le blé) Il faut savoir que Nutella s’approvisionne en France : 100 % du sucre provient de France, 80% du blé et plus de la moitié du lait (données Ferrero 2022). Et qu’en Italie Ferrero encourage la monoculture intensive de noisettes dans des zones entières au nord de Rome sans rien faire, dans les protocoles et dans l’action concrète, pour prévenir l’empoisonnement du sol, de l’eau et de l’air avec des agrotoxiques avec comme conséquence pour la santé humaine l’interdiction de la baignade dans le lac de Vico (source) et (source). En France, près de la moitié de la récolte tricolore est achetée pour la méga-usine de Ferrero, située à Villers-Ecalles en Seine-Maritime. C’est en effet sous l’impulsion du géant italien de la confiserie que la France s’est mise à planter à tour de bras des noisetiers. La surface cultivée a doublé en quinze ans, pour atteindre 8 000 hectares avec la coopérative Unicoque (source) Quant aux accusations des nutritionnistes qui affirme que le Nutella favorise l’obésité des enfants, elles sont balayées du revers de la main par Jean Baptiste Santoul : « Le Nutella doit être mangé avec modération… On recommande 15 grammes sur une tartine, ce qui correspond à 84 calories. Une tartine de Nutella n’est pas plus calorique qu’une tartine beurrée avec de la confiture. » Laurent Duplomb affirme que la productivité s’effondrerait chez les betteraviers du fait de l’impossibilité de se passer de l’acétamipride. Or, rien ne le démontre. Les indicateurs de production et de rendements de betteraves sucrières de 2023 et 2024 ne témoignent d’aucune baisse, malgré le fait que depuis 2023 il n’est plus possible d’obtenir des dérogations pour l’usage de ces néonicotinoïdes. La production de 2023 est comparable à celle de 2022 et celle de 2024 est proche de celle de 2021. (source)Mais les indicateurs officiels de la filière française de la noisette se montrent stables, même après l’arrêt de l’usage de l’acétamipride en 2020. L’année 2024, particulièrement catastrophique pour les cultivateurs, fait office d’exception avec des surfaces cultivées qui ont été multipliées par six en près de quarante ans qui compensent les pertes de rendement. Et si la croissance de la filière était à l’origine du problème ? « Quand on augmente de façon rapide et concentrée des surfaces cultivées, cela favorise le développement des ravageurs », rappelle Corentin Barbu, chargé de recherche sur le contrôle des ravageurs et maladies des grandes cultures à l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae) (source) Autre élément important, les productions qui peuvent bénéficier de la loi Duplomb ne sont pas essentielles à la souveraineté alimentaire française. D’abord car nous produisons l’équivalent de 140 % de nos besoins pour le maïs, 170 % pour la betterave sucrière, 103 % pour le porc. Ensuite car une grande part de ces productions est dédiée à l’exportation : respectivement 35 %, 53 % et 23 %. Enfin, car leur apport pour l’alimentation humaine est discutable, notamment le sucre ajouté aux produits industriels ou le maïs qui sert de fourrage pour des élevages étrangers. (source) Par contre c’est la filière bio qui n’est pas soutenue alors que les ventes repartent à la hausse aprés un recul des ventes du au déréférencement des produits par les grandes surfaces non spécialisées. D’après les données GSA de Circana, les produits bio ont progressé en chiffre d’affaires en GSA au mois de juin 2025, malgré une baisse de l’offre vs. juin 2024. Parallèlement, les magasins bio connaissent une croissance soutenue sur ce premier semestre, de l’ordre de +5%. Rappelons que si les consommateurs ont pu bénéficier d’une baisse moyenne du prix des produits agricoles de 0,4 % par an entre la fin des années 1950 et le début des années 2010, les agriculteurs ont, eux, connu une baisse de leur prix de 3,3 % par an. Toute la valeur créée par les agriculteurs grâce aux efforts consentis pour augmenter leur productivité a été captée par de nombreux acteurs en amont et en aval de la chaîne de valeur : semenciers, entreprises phytosanitaires, coopératives, syndicats, conseillers agricoles, distributeurs. Il serait peut-être temps de repenser la répartition de cette valeur. (source) Une économie en triple impact, c’est possible. Une alternative bio (donc sans acétamiprine) au Nutella existe Nocciolata. Cette pâte à tartiner cacao noisette est garantie sans huile de palme mais avec du beurre de cacao. La teneur en noisettes est plus élevée (18,5%, versus 13% dans le Nutella). Moins de sucre. Avec une différence de prix raisonnable 11.69 € / Kg vs. 13.04 € / Kg. « Les produits et les services mis en lumière dans Les lauriers de la régénération 2025 démontrent qu’il est possible d’avoir un impact environnemental, sociétal et économique positif. Les pratiques régénératives mises en place sont corrélées avec des impacts contributifs à la biodiversité et à la santé dans des modèles d’affaires économiquement viables dans le temps. Les modes de gouvernance sont souvent exemplaires pour permettre la coopération de tous les acteurs de la chaîne de valeur de leurs produits / services ». Jérémy Dumont, président de nous sommes vivants, le collectif de la transition écologique. Voir les 25 lauréats 2025 C’est qui le patron lauréat 2025 « modèle économique régénératif » c’est une des plus fortes croissance nouvelles marques depuis 10 ans. Au cœur de ce modèle se trouve un engagement fort : permettre aux consommateurs de décider collectivement des caractéristiques des produits qu’ils achètent, de leur qualité jusqu’à leur prix. Cette approche crée un cercle vertueux où les consommateurs comprennent et acceptent de payer le juste prix, assurant ainsi la pérennité des producteurs. Nous avons développé le business model de l’entreprise régénérative pour optimiser les interdépendances entre les sphères économiques, sociales et environnementales de façon systémique afin de permettre à l’entreprise d’œuvrer non seulement pour la création de valeur économique, mais aussi pour la création de valeur environnementale et sociale. La particularité étant que l’entreprise n’agit plus seule, elle est un acteur au sein d’une coalition. Le business model de l’entreprise régénérative c’est un canvas et une série d’ateliers pour définir sa stratégie à impact et concevoir de nouveaux produits / services issus de pratiques régénératives avec son réseau de partenaires. https://noussommesvivants.co/le-business-model-canvas-de-l-entreprise-regenerative-2/ Articles pour aller plus loin 👉De l’agriculture régénérative au business model canvas de l’économie régénérative https://lnkd.in/dv3Fiake 👉 C’est quoi une gaufre régénérative (avec du blé) https://flippingbook.com/account/online/699937219/1 👉 L’écologie ca rapporte : lauriers de la régénération 2025 https://noussommesvivants.co/2025/06/23/leconomie-regenerative-ca-rapporte-cest-maintenant-demontre/ Formez vous à la création de valeur en triple impact (description des formations) – Dates des sessions découvertes du business model régénératif (ici) – Dates des formation pour devenir consultant (ici) Rejoignez nous sommes vivants sur la deuxième moitié de 2025 ICI |
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| Dans les ingrédients d’une gaufre on retrouve tout ce qui qui cité ci dessus : blé, oeufs, sucre et…le Nutella. En suivant une session découverte à la rentrée vous pouvez apprendre comment viser la régénération…avec une gaufre. Vous aussi faites l’essai. Nos sessions découverte https://lnkd.in/euHZxBNp Voici comment l’économie régénérative se traduit concrètement dans les ateliers Business Model de l’Entreprise Régénérative conçu par Nous Sommes Vivants : https://lnkd.in/erZGmfb5 L’économie régénérative est un modèle économique qui vise non seulement à limiter les impacts négatifs sur la planète (comme le fait l’économie circulaire ou le développement durable), mais surtout à restaurer, revitaliser et régénérer les systèmes vivants – qu’ils soient naturels, sociaux ou économiques. 🌱 Définition simple : C’est une économie qui répare, régénère et renforce le vivant – sols, biodiversité, communautés humaines, écosystèmes – tout en assurant une prospérité équitable et durable. ⸻ 🌿 Objectif des ateliers : Aider les entreprises à transformer leur modèle économique pour qu’il contribue à la régénération du vivant, et pas seulement à la réduction des impacts négatifs. ⸻ 🛠 Structure des ateliers : Les ateliers reposent sur une adaptation du Business Model Canvas, enrichie de dimensions régénératives. On y explore les conditions écologiques, humaines et économiques d’un modèle véritablement soutenable et régénérateur. 1. État des lieux du modèle actuel On commence par identifier : • Les parties prenantes vivantes (écosystèmes, humains, non-humains) • Les impacts négatifs (extraction, pollution, épuisement, stress, déconnexion) 2. Connexion au vivant On se demande : • Qu’est-ce qui a besoin d’être régénéré ? (sols, climat, lien social, sens…) • Quel est le rôle de l’entreprise dans cette régénération ? 3. Conception du modèle régénératif On recompose le business model autour de 9 blocs régénératifs : • Valeur régénérative : En triple impact dont économique • Parties prenantes vivantes : Avec qui régénérer ? • Innovations régénératives : Quelles innovations lancer avec les parties prenantes ? • Pratiques régénératives : Sols, biodiversité, lien social, etc • Relations mutuellement bénéfiques : Coopération, soin, engagement. • Canaux relationnels : Expérience humaine, récit, émotion mais aussi contrats • Structure des coûts et bénéfices régénératifs : Quels coûts et gains pour chaque prenante ? • Flux de valeur (pas seulement financiers) : Indicateurs et comptabilité 4. Engagement émotionnel Le processus intègre une dimension d’écologie populaire : comment nos récits, émotions, motivations influencent la transformation du modèle. 👥 Publics concernés : • Entreprises engagées (RSE, innovation, direction générale) • Consultant dans l’ impact • Collectivités locales, tiers-lieux, coopératives ⸻ 💡 Résultat : Les participants ressortent avec : • Une grille de lecture régénérative de leur activité en temps 1 et à 10 ans • Une innovation à triple impact et un rétro planning • Un narratif inspirant pour mobiliser les parties prenantes autour du vivant ⸻ Vous aussi faites l’essai. Nos sessions découverte https://lnkd.in/euHZxBNp |



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