Un pas vers toi

J'aime beaucoup les sonorités inquiétantes et
la subtilité de Portnoy (découvert jeudi), mais j'aime
aussi le Miserere d'Allegri
 (à acheter dans la version
des Tallis Scholars, chez Gimell)
qui pourrait
être une preuve de l'existence de dieu.


J'aime le traitement du rouge en peinture chez Else

(sa série de rouges) et les tableaux de
Catherine Bonacorsi (macros végétales et fleuries
en grand format) alors qu'habituellement
je suis plutôt pour l'épure (Rothko également).
J'ai envie d'avoir un rayon de ma bibliothèque
consacré aux libertins des XVII et XVIIIème, j'ai un
peu commencé d'ailleurs.

J'aime les quais de Paris la nuit au mois de mai,
quand la chaleur commence à se dégager des pierres et
nous enveloppe presque tendrement.

J'aime les couleurs de Christian Lacroix.
J'ai adopté en devise la citation de Térence, traduit
en cours de latin en terminale, "homo sum humani nil a
me alienum puto", et je suis heureux de penser que je
ne la trahis pas.

J'aime prendre un café pelotonné sur le rebord de la
fenêtre de la cuisine de la maison de campagne
familiale, en hiver, en écoutant le silence animé de
la nature et la vie de mon jardin.

J'aime le style de Drieu la Rochelle, mais pas ses
idées politiques, et je préfère Gille à Aurélien (trop
mou et trop tiède, j'aime les gens qui s'engagent,
encore plus pour un personnage de roman).

La lecture du Quattuor d'Alexandrie m'a révélé, comme
une apparition de lumière, ce que Deleuze appelle les
mille plateaux (et que j'ai appris plus tard).
J'aime le naturel de l'approche du corps par les
danseurs brésiliens.

J'aime penser l'espace en fonction des référents
culturels des gens qui l'habitent et en symbiose avec
l'environnement extérieur.

J'aurais aimé pouvoir me blottir dans les bras de
quelqu'un qui me comprenne sans que je parle forcément
en sortant de The Constant Gardener. Finalement, je
crois que je suis un sensualiste romantique, mais
c'est pas facile.

J'aime la photographie, et encore plus quand je
réussis vraiment quelque chose de bien (une photo au
Mali, une en Haute Marne) ou des ambiances de fête
(j'en ai d'ailleurs discuté avec Véronique jeudi).

Je ne supporte pas les chaussettes de sport blanches
avec des mocassins marrons à glands et un pantalon de
costume mal taillé et trop court.
J'ai appris à déguster le vin et à l'apprécier avec un
chambolle-musigny 1971 et ça m'a rendu très exigeant
depuis. J'aime aller manger chez Fluvio

(4, rue de Poitou, 75003, 01 42 71 62 80).

J'ai la main verte.
Je suis né le jour de l'anniversaire de l'abolition
des privilèges, et j'aime à penser que c'est un signe
du destin...


Et puis il y a aussi le regard particulier de Frédéric Taddéi,
ses reportages et sa façon de filmer, proches des gens,
simples, intelligents et totalement assumés.

etienne desbrueres

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