vers une redéfinition de l’Ubersexuel

Ubersexuel_1

Pour mademoiselle agnes  « Victoria Beckham comme muse dominant le monde
ça ne pouvait pas marcher. Des hommes raisonnables ne voulaient pas
finir en David Beckham imitant sa femme et parader comme elle en
chemisier argenté avec la cavallière assortie.
En effet, avec le
mouvement metrosexuel, nos hommes commençaient à ressembler à des
gigolos.

Alors on appela à la virilité. A Robert de
Niro dans Taxi driver. A la barbe de 72 heures. On inventa l’ubersexuel
soit un metrosexuel mais qui buvait de la bière à même la cannette .

Pour David Abiker, écrivain,
auteur du « musée de l’homme », éditorialiste de l’émission de Daniel
Schneidermann « arrêt sur images » sur France 5, c’est un juste retour
des choses pour les hommes qui ont commencé les premiers à classer les
femmes. C’est de bonne guerre.

Chaque année, la rentrée nous
propose un nouveau spécimen, le metrosexuel il y a 5 ans, cette année
l’ubersexuel, l’année prochaine le robertsexuel et après le
norbertsexuel… on n’en sait rien mais ils ont tous un point commun,
c’est qu’ils dépensent du fric.

Jusque là, l’homme qui dépense du fric on pouvait espérer lui vendre
des attachés-cases et des trucs pour lui faire briller la voiture.
Aujourd’hui, on peut lui vendre des
slips pétasse, des lunettes idiotes, des doudounes dorées, des bijoux
au kilo, de la fourrure et même des crèmes et des produits de beauté.

C’est dans ce contexte qu’apparaît le grizzlysexuel dont les
collections du styliste JOHN BARTLETT sont la plus parfaite
illustration. En France, les rois du concept ont inventé l’hétérock. Là
où le metrosexuel était un hétéro qui se pommadait un peu et qui
regardait comment les gays s’habillaient et se coiffaient, l’hétérock
est un type qui rue dans les brancards, qui se laisse pousser la barbe,
qui écoute du hard-rock…

Mais pour ce qui est du mannequin de la saison Automne 2006 , on reste dans du
grand classique. Autrefois, un mannequin homme c’était tellement de
muscles que les chemises ne pouvaient plus se fermer et si possible
roulé dans de tous petits slips blancs. Aujourd’hui la créatine c’est
terminé. Retour au box pour les étalons. L’âge des mannequins a
rajeuni. 16 ans, taille fine, pas de muscles, pas de poil. Le
grizzly n’est pas encore sur les planches. 

Donc en fait je crois qu’un UBERSEXUEL c’ est tout simplement un homme plus sexuel que
la moyenne, un homme dont on a forcé les traits "masculins" pour en
faire un stéréotype de "la masculinité qu’on aimerait incarner".  Et surtout…surtout….un mec qui SE LAISSE ALLER, adopte une Ccertaine NONCHALANCE….EST LUI MEME….MAIS SE VEUT SEXY

Ne sont pas UBERSEXUELS : les trop musclés, le non sexué….l’entre deux, le pas typé, le mélange de genres…

Cependant, que faire de la silhouette longiligne rock d’Hedi slimane (plus comunmément appellée crevette) ? C’est une catégorie à part … une nouvelle catégorie post sexuelle dans laquelle le style de la personne prime sur la sexualité dégagée  ? Quelqu’un a une idée sur le sujet ?

Jeremy Dumont que l’émission « Habillé pour les hommes" de canal + a inspiré.

Une réponse à « vers une redéfinition de l’Ubersexuel »

  1. Il a bonne mine, l’übersexuel
    Article paru dans l’édition du monde 07.12.05
    L’homme 2005 inventé par les bureaux de style est aisé et fémino-compatible. A moins que…
    Donc le nouvel homme est arrivé. Il a choisi l’automne pour se manifester. Le nouvel homme s’appelle Hubert, pardon : Über – Über pour Übersexuel. Il est à la fois masculin et sensible. Poilu dehors, centriste à l’intérieur. Viril sur le bord, mais tellement tendre au-dedans… Le nouvel homme est bien entendu fémino-compatible – mieux : soluble dans les valeurs de la société maternante, dont il n’est plus le protecteur mais l’auxiliaire. Il est bien sûr célébré dans les magazines féminins et dans les magazines tout court. Le nouvel homme est un cocker bien pensant à fort pouvoir d’achat.
    L’homme nouveau est bien sûr politiquement correct. Il est pour la forêt, il aime les bébés, soigne sa peau et méprise les 4 × 4. Il a des principes qui lui évitent d’être pris en défaut quand son bonheur de papier glacé fait tache d’huile à côté d’une misère parfois trop criante. Cet homme est idéal. Il paraît qu’il ressemble à George Clooney. C’est dire. Contrairement à ce qu’on pourrait penser, le nouvel homme fait son apparition une fois tous les deux ou trois ans pour inspirer les « unes » de la presse. C’est son grand mérite : faute de s’incarner, il s’imprime. C’est tour à tour un nouveau père, suivi d’un métrosexuel, rattrapé à la rentrée d’après par un père recomposé mâtiné d’un hy-père sensible, à moins qu’il ne soit en voie de décomposition après avoir été le métro-patriarche d’une famille en miettes.
    Evidemment, c’est fou ce que l’homme est nouveau et tendance quand il a le porte-monnaie garni. Car ne nous y trompons pas, l’homme de la rentrée a ceci de commun avec l’homme de la rentrée précédente : il consomme, zappe, jette et donne la papatte à madame, qui l’entraîne avec elle dans d’étourdissants shopings bio, durable, in, out, etc. Un couple durable, pour le meilleur de la consommation ; jamais pour le pire. L’homme nouveau est comme le monstre de Frankenstein : c’est la création d’un expert en lames de fond civilisationnelles (un sociologue branché, en fait). On reprochait aux élites d’ignorer la réalité. Les tendanceurs font pire : ils la réinventent. La créature mâle de la rentrée se nourrit donc au lait du politiquement correct et de cet aveuglement collectif qui nous mène de déconvenue en surprise à mesure que nous découvrons que les Français (et les Françaises) échappent toujours plus aux stéréotypes des chasseurs de socio-types.
    Car l’homme de la rentrée, tout nouveau qu’il soit, n’est pas l’Über ni l’Hubert, et encore moins un Gilbert sexuel ! L’homme de la rentrée n’est pas celui que l’on croit. L’homme de la rentrée serait sans le sou, légèrement « vénère » (énervé), et porterait rabattue sur les yeux la cagoule de son sweat-shirt. L’homme de la rentrée n’est pas sorti d’un bureau de style – hélas pour le propriétaire de l’Opel Astra garée dans le parking de la cité. L’homme de la rentrée ne sort de rien. L’homme de la rentrée vit en banlieue le plus souvent, et, contrairement à ce qu’on nous annonce, il n’est pas vraiment satisfait de son urbanité, encore moins du monde qui va comme il va. Il se moque du développement durable comme de ses premières Nike. L’homme de la rentrée est complexe, difficile à saisir, compliqué. Et, bien sûr, ses pulsions n’ont rien de consumériste, même s’il aimerait bien consommer davantage. L’homme de la rentrée a 16 ans et il nous pose un problème.
    « LOU RAVI »
    Que fait la police ? On le sait. Que font les bureaux de style ? On le sait moins, à part vendre à la « une » de tous nos journaux un nouvel avatar de « lou ravi »- le fameux Hubert qui épate la galerie par sa douceur ferme et sa fraîcheur mentholée. A vrai dire, on aurait préféré que les pros de la tendance, les as du sociétal et les futés du métro-comportement nous préviennent non pas de l’arrivée d’Hubert, mais plutôt nous renseignent sur le ras-le-bol de ce jeune banlieusard qui n’en peut plus. On aurait même pu l’appeler le Faubourg-sexuel, pour leur faire plaisir. Mais, hélas, on n’avait pas prévu ça. On n’avait pas anticipé cet homme-là. Pourtant, cela aurait été utile. Car, à force d’inventer chaque année l’homme nouveau pour le plus grand bonheur des marques et des têtes de gondole, on en oublie de s’intéresser au vrai bonhomme, au quidam, à l’homme de la rue. Cette ignorance qui nous fait troquer la tendance pour le réel, l’hypothèse pour l’observation, la généralité pour la somme des cas particuliers, nous la payons cher.
    Tandis que les bureaux de style s’intéressent à l’homme qui se dépense et qui dépense, ce messie narcissique et commode pour éditorialiste en mal de sujets, la réalité vient démentir la tendance.
    A quoi sert donc de questionner l’avenir de nos comportements si la question n’a pour ambition que de décrypter ce qui se passe au rayon cosmétique ? Les bureaux de style n’ont pas vu surgir l’homme de la rue avec sa déprime, ses bagnoles qui brûlent et sa ferme intention d’échapper aux règles non écrites du marketiquement correct.
    DAVID ABIKER

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