reseau social : definition et perspectives

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Un réseau social
peut représenter simplement le fait que les gens sont liés entre eux et
que cette réalité observable tend à s’organiser; à former une
structure. Les relations sociales forment cette structure; comme par
exemple deux personnes qui s’unissent en couple ou encore une classe
d’étudiants ensemble pendant un cours. Plus précisément, un réseau
social représente une structure sociale dynamique faite de nœuds ou de pôles désignant généralement des gens et/ou des organisations,
reliées entre elles par des canaux, des relations sociales. Il indique
les façons dont les gens et/ou les organisations sont reliées entre
elles par de diverses connaissances sociales ; que ce soient des
connaissances occasionnelles ou des membres de la famille proche. Le terme provient de J. A. Barnes en 1954 [1]. Selon le nombre de Dunbar[2]
qui représente le nombre d’amis avec lesquels une personne peut
entretenir une relation stable à un moment donné de sa vie, la taille
maximum de ce type de réseau social tend à se trouver près du nombre de
150 et la moyenne se situerait autour de 125. L’étude scientifique des
réseaux sociaux fait référence à la théorie des réseaux et trouve son application en analyse des réseaux sociaux. La théorie des graphes joue un rôle primordial dans la "description des aspects formels des réseaux sociaux."[3]

L’analyse des réseaux sociaux a émergé en tant qu’approche fondamentale dans les domaines de la sociologie, de l’anthropologie, de la géographie, de la psychologie sociale, des sciences de l’information et de la communication et des études sur les organisations.
Des recherches dans de nombreux champs académiques ont démontré que les
réseaux sociaux agissent sur plusieurs niveaux, de la famille jusqu’au
niveau des nations, et jouent un rôle crucial en déterminant la façon
dont les problèmes sont résolus, les organisations sont menées, et le
degré avec lesquels des individus réussissent à réaliser leurs buts. Le
réseau international pour l’analyse de réseaux sociaux ( Network for Social Network Analysis) est l’association professionnelle d’analyse de réseaux sociaux.

Le réseautage social se rapporte à une catégorie des applications d’Internet
pour aider à relier des amis, des associés, ou d’autres individus
employant ensemble une variété d’outils. Ces applications, connues sous
le nom de "service de réseautage social en ligne" deviennent de plus en plus populaires. Elles se rapportent aussi à un champ de la gestion des carrières professionnelles (coaching professionnel).

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Bref historique  [modifier]

L’analyse des réseaux sociaux a actuellement près de 70 ans
d’histoire qui se divise en trois grandes périodes, les fondements de
l’approche, l’articulation de la méthode et le développement actuel:

« Les fondations de ces différents édifices
ont été construites entre les années 1940 et les années 1960 (Outre les
textes de certains auteurs classiques de la fin du XIXème et du début
du XXème siècle, comme ceux de Bouglé et de Simmel.)
Dans les années 1960 et 1970 se sont développées des recherches
méthodologiques destinées à assurer la mise en œuvre rigoureuse. Des
années 1980 à aujourd’hui, elles ont été amendées et perfectionnées,
parfois par leurs auteurs eux-mêmes, parfois par d’autres et dans le
même temps de nouvelles pistes se sont ouvertes. »
[4]

L’analyse des réseaux se fonde sur 1) un cadre théorique et 2) un
cadre méthodologique. L’aspect théorique repose sur une conception
large de la structure sociale
et de nombreuses études empiriques démontrant que "les comportements
des individus sont liés aux structures dans lesquelles ils s’insèrent"[5]. La sociométrie
a aussi contribué à l’essor de l’analyse des réseaux sociaux. L’apport
empirique de la sociométrie est dû en partie à l’œuvre de Moreno, qui est perçu comme un des précurseurs de l’analyse de réseau et de la psychologie sociale. [6] Enfin l’analyse de réseaux repose aussi sur l’apport des mathématiques
aux sciences sociales : "Tôt dans le développement théorique de
l’analyse de réseaux, des chercheurs ont trouvé des utilités aux
modèles mathématiques."[7].
L’aspect méthodologique se réfère quant à lui à l’usage fait par le
chercheur des données de types quantitatifs et qualitatifs et du
traitement analytique de ces données.

En 1957, Elisabeth Bott publie son étude sur les systèmes de relations des familles. Elle émet l’hypothèse que « Le degré de ségrégation des rôles entre mari et femme varie dans le même sens que la densité du réseau social de la famille » [8];
c’est-à-dire que la séparation distincte dans la répartition des tâches
domestiques selon le genre tend à être plus élevée dans un réseau
social où les membres sont fortement liés entre eux. L’hypothèse de
Bott demeure valide et non réfutée jusqu’à ce jour. Pour sa part, Stanley Milgram met en place, en 1967, un dispositif expérimental d’investigation qui fait encore aujourd’hui référence dans les recherches sur le "petit monde".[9]. Il a tenté de calculer le nombre de liens moyens qui séparent une personne de n’importe quelle autre personne sur Terre. Des recherches sur le petit monde sont encore menées actuellement.

Aujourd’hui les sujets de recherches en analyse de réseaux sont multiples, la famille, les relations de travail,
la camaraderie, etc. Cette approche est actuellement aussi utilisée à
d’autres fins que celles de la recherche scientifique, par des
conseillers en relations professionnelles ou encore à des fins
commerciales, comme dans le cas du projet FOAF.

Introduction aux réseaux sociaux  [modifier]

La théorie des réseaux sociaux voit les relations sociales en termes de nœuds et de liens. Les nœuds sont les acteurs sociaux
dans le réseau, et les liens sont les relations entre les acteurs. Il
peut exister plusieurs sortes de liens entre les nœuds. Dans sa forme
la plus simple un réseau social est une carte où tous les liens significatifs entre les nœuds sont étudiés. Le réseau peut aussi être utilisé pour déterminer le capital social des acteurs sociaux. Ces concepts sont souvent présentés dans un graphe de réseau social où les nœuds sont les sommets (points) et les liens les arêtes (lignes).

La forme
du réseau social aide à déterminer l’efficience du réseau pour les
acteurs sociaux qui s’y trouvent. Un réseau plus petit, avec des liens
serrés, peut être moins utile pour ses membres qu’un réseau ayant
plusieurs liens plutôt lâches (liens faibles) pour les individus hors
du réseau principal. Un réseau "ouvert", avec plusieurs liens faibles[10], est plus susceptible de donner accès à une quantité élevée d’information.
Il est plus rentable pour le succès individuel d’être connecté à une
variété de réseaux que d’avoir plusieurs connexions avec un seul réseau
social. Les individus peuvent exercer une influence ou agir en tant
"passage obligé" dans leur réseau social en faisant un pont entre deux
réseaux qui ne sont pas directement liés. Il s’agit de remplir un trou structural[11].

L’analyse de réseaux se démarque des méthodes d’analyses
sociologiques traditionnelles par le fait qu’elle ne considère pas la
réalité observée en termes de catégories prédéfinies. Ce qui pousse Degenne et Forsé à préciser que « Pourtant,
au lieu de penser la réalité en termes de relations entre les acteurs,
beaucoup de ceux qui traitent les données empiriques se limitent à la
penser en termes de catégories (par exemple, les jeunes, les femmes,
les cadres, les pays en voie de développement, etc). Ces catégories
sont construites par agrégation d’individus aux attributs jugés
similaires et a priori pertinents, pour le problème traité.
»
"[12]
Ainsi, la structure n’est pas le résultat de normes et des attributs
rapportés aux acteurs sociaux. Elle est le résultat de la position des
acteurs qui la forment. Cette position structurale détermine leurs
opportunités et leurs contraintes, et par conséquent elle joue sur
l’allocation des ressources dans le système. La théorie des réseaux
sociaux offre une approche alternative, qui considère moins importants
les attributs individuels que les relations et les liens que les
entités sociales ont avec les autres acteurs sociaux dans leurs
réseaux. Cette approche s’avère utile pour comprendre et expliquer des
phénomènes réels, mais peut sembler contraignante et déterminante ,
puisqu’elle laisse peu de place à la volonté individuelle; la capacité
des individus à influencer leur réussite, car cette possibilité est
intimement liée à la structure de leur réseau.

L’unité d’analyse n’est donc pas l’acteur social en tant qu’individu, mais l’entité qu’il constitue de par ses liens avec les autres acteurs. « L’analyse de réseau se concentre ainsi sur les dyades (deux acteurs et leurs liens), les triades (trois acteurs et leurs liens), ou des systèmes plus larges ».[13] La priorité est donc donnée aux relations entre acteurs, avant les attributs de ceux-ci.

L’analyse de réseaux se distingue aussi des approches plus traditionnelles des sciences sociales en général parce qu’elle permet l’expérimentation, comme c’est entre autres le cas dans l’"étude du petit monde"[14] et qu’elle permet de ne pas catégoriser a priori les entités sociales; ce qui signifie qu’en analyse de réseau les classes sociales
ou équivalences sont non pas découpées par le chercheur, il ne
catégorise rien, mais via un traitement mathématique spécifique des
données qu’il possède.

Les réseaux sociaux sont aussi employés pour étudier comment les
entreprises inter-agissent entre elles, caractérisant de nombreuses
connexions informelles qui relient les dirigeants ensemble, ainsi que
les associations et les connexions entre les employés de différentes
compagnies. Ces réseaux fournissent la façon dont les compagnies
obtiennent l’information, découragent la concurrence, et s’entendent
même pour ajuster de concert, les prix et les politiques. Netwiki est un wiki scientifique voué à la théorie des réseaux, qui s’appuie sur les outils de la théorie des graphes, de la physique statistique, et des systèmes dynamiques pour étudier les réseaux réels en sciences, technologie, biologie, sociologie, etc.

Applications de la théorie des réseaux sociaux  [modifier]

Applications en sciences sociales  [modifier]

L’emploi de la théorie des réseaux sociaux en sciences sociales a débuté avec les études sur l’urbanisation de l’École de Manchester (se centrant autour de Max Gluckman), réalisées principalement en Zambie durant les années 1960. Le champ de la sociométrie, tentant de quantifier les relations sociales a enchaîné le pas. Par la suite, des académiciens tels que Mark Granovetter
ont élargi l’usage des réseaux sociaux, et ils sont maintenant employés
pour aider à expliquer de nombreux et divers phénomènes de la vie
courante en sciences sociales. Le pouvoir
au sein des organisations, par exemple, a été trouvé relever davantage
du degré avec lequel un individu dans un réseau est au centre de
plusieurs relations sociales qu’à son titre professionnel effectif. Les
réseaux sociaux jouent aussi un rôle fondamental dans l’embauche, dans
le succès des sociétés, et dans le rendement professionnel.

La théorie des réseaux sociaux est un champ extrêmement actif dans le milieu universitaire. L’INSNA
est une association d’universitaires analystes des réseaux sociaux.
Plusieurs des outils de recherches d’analyses de réseaux, tel que UCInet ou le paquet "network" pour "R", sont disponibles en ligne et sont relativement faciles à employer pour présenter simplement un graphe de réseau social.

La théorie de la diffusion des innovations explore les réseaux sociaux et leur rôle pour influencer la diffusion de nouvelles idées et pratiques. Les agents du changement et les leaders d’opinions
jouent souvent un rôle majeur en stimulant l’adoption des innovations,
bien que des facteurs inhérents aux innovations en elles-mêmes, jouent
aussi un rôle.

Les systèmes socio-technique
sont vaguement liés à l’analyse de réseaux et se concentrent sur les
relations parmi les individus, les institutions, les objets et les
technologies.

Applications populaires  [modifier]

La prétendue règle de 150, aussi appelé nombre de Dunbar,
soutient que la taille d’un réseau social originel est limité à environ
150 membres. cette règle résulte des études trans-culturelles en sociologie et plus spécifiquement en anthropologie sur la taille maximale d’un village (au sens plutôt entendu d’écovillage). Il est théorisé en psychologie évolutionniste
que ce nombre peut être dû à une certaine limite humaine à reconnaître
les membres et à capter les faits émotionnels concernant tous les
membres d’un groupe. Cependant, cela peut aussi être dû à l’économie et la nécessité de déceler les passagers clandestins, comme il peut être plus facile pour un large groupe de prendre avantage des bénéfices de vivre en communauté sans contribuer soi-même à ces bénéfices communs.

Les degrés de séparation et le réseau social global  [modifier]

L’effet du petit monde est l’hypothèse que la longueur de la chaîne des connaissances sociales requise pour lier une personne, arbitrairement choisie à n’importe qu’elle autre sur Terre est généralement courte. Le concept a engendré l’expression célèbre des "six degrés de séparation" après l’expérience du petit monde de 1967, réalisée par le psychologue Stanley Milgram. Il a constaté que deux citoyens aléatoirement choisis aux États-Unis sont reliés par, tout au plus, six connaissances, et en tout temps. Des expériences contemporaines via Internet
continuent d’explorer ce phénomène. Ces expériences confirment
qu’environ cinq à sept degrés de séparation sont suffisants pour
connecter n’importe quelle personne à une autre par Internet.

Réseautage social via Internet  [modifier]

Le premier site Internet de réseautage social fut Classemates.com, qui débuta ses activités en 1995.
Company of Friends, le réseau en ligne de Fast Company, la revue
commerciale en vogue de la nouvelle économie, lancé peu de temps après,
en 1997 en introduisant le réseautage d’affaires sur Internet. D’autres
sites ont emboîté le pas, incluant Sixdegrees.com, qui débuta en 1997, Epinions qui introduisit le cercle de confiance en 1999, suivi par les équivalents européens Cio.com, Dooyoo et ToLuna. Ce n’est pas avant 2001
que des sites web, utilisant les cercles d’amis de réseaux sociaux en
ligne ont commencé à apparaître. Cette forme de réseautage social,
couramment employé au sein des communautés en ligne, est devenu particulièrement populaire en 2002 et ont fleuri avec l’avènement du site web appelé Friendster. Il existe plus de 200 sites de réseautage social. la popularité de ces sites a rapidement grossi, et en 2006 Myspace a obtenu un plus haut taux de pages visitées que Google [15] Google a un réseau social appelé orkut qui a été lancé en 2004. Au même moment, le réseautage social commence à être percu comme une composante des stratégies internet: en Mars 2005 Yahoo lancait Yahoo! 360° et en Juillet 2006 News Corporation a acheté Myspace [16] .

Dans ces communautés,
un premier ensemble de fondateurs envoie des messages invitant des
membres de leur propre réseau personnel à joindre l’emplacement. Les
nouveaux membres répètent le processus, accroissant le nombre de
membres et de liens dans le réseau. Les emplacements offrent alors des
dispositifs tels que les mises à jour automatiques de carnet
d’adresses, la visualisation de profils personnels, la possibilité de
former de nouveaux liens par des services d’introduction, et d’autres
formes de raccordements sociaux en ligne. Des réseaux sociaux peuvent
également être organisés autour des relations d’affaires, comme dans le
cas de LinkedIn.

Le métissage du réseautage social est une approche du réseautage
social qui combine à la fois les éléments hors-ligne (les rencontres en
face-à-face) et en ligne. Myspace,
par exemple, est construit autour de la musique indépendante et des
vidéos et Facebook reflète une communauté d’universitaires. Les plus
récents réseaux sociaux sur Internet se sont concentrés davantage sur
des sujets spécifiques tels que l’art, le tennis, le golf, les voitures, les propriétaires de chien, et même la chirurgie cosmétique. Voir également * Social computing.

La plupart des réseaux sociaux sur Internet sont publics, permettant à n’importe qui de s’y joindre. Les organismes, tels que de grandes entreprises, ont également accès à des programmes de réseautage sociaux privés, connus sous le nom de * Enterprise Relationship Management. Ils installent ces programmes sur leurs propres serveurs
et permettent à des employés de partager leurs réseaux de contacts et
de relations avec les personnes et les entreprises extérieures.

Un développement récent de réseau social est l’intégration de l’élément du Marché

wikipedia

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