Comment parler des livres que l’on n’a pas lus ?

 

Combien
de fois nous est-il arrivé de donner notre avis sur un livre, au cours
d’un dîner mondain, entre amis ou sur des blogs littéraires, sans même
l’avoir ouvert ? Nous culpabilisons, et nous promettons, dès la
première occasion d’y remédier… Mais la tâche de parcourir toutes les
œuvres que nous devrions ou que nous aurions dû lire est si grande que
nous demeurons dans une impasse, faisant ce que nous pouvons pour
paraître le plus cultivé possible, jouant de notre mémoire, de nos
impressions et de notre capacité à créer des récits. Heureusement, un
homme de bien, Pierre Bayard, a eu la très bonne idée de publier un
essai intitulé
Comment parler des livres que l’on a pas lus
(Minuit). Selon lui, il ne faut pas avoir honte de ces lacunes puisque
parler d’un livre qu’on n’a pas lu relève d’un acte créateur : à
l’instar d’un auteur, on crée une nouvelle œuvre.

Dans Télérama
(17 janvier 2007), « quatre lecteurs menteurs » se sont prêtés au jeu
de parler d’un livre qu’ils n’ont pas lu. Je dois avouer avoir poussé,
involontairement, un « oh » d’étonnement en découvrant que Patrick
Gainville n’a pas lu Don Quichotte, Dominique Noguez, Les Essais ou François Bégaudeau, La Divine comédie.
C’est un réflexe… Stupide sans doute car sincèrement, il m’est arrivé à
de nombreuses reprises, au cours de mes études, ou de ma préparation de
cours, de lire et relire des passages des Essais mais affirmer que je les ai lus entièrement, les trois livres, je mentirai. Et puisque nous sommes là pour tout nous dire…

http://www.lalettrine.com

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