Des écoles de management organisent un cycle de débats sur RADIO CLASSIQUE ayant pour thème : le SENS DU MANAGEMENT.

lu dans Les Échos

Elles organisent un cycle de débats diffusés sur Radio Classique.
Une opération initiée par Audencia, avec le soutien de l’Institut de
l’entreprise et des « Echos ».

Un grand chef d’entreprise et un
intellectuel de premier plan – philosophe, sociologue, historien : le
duo peut surprendre. Ces deux profils n’ont pas si souvent l’occasion
de dialoguer, et leurs préoccupations comme leurs modes de
fonctionnement, a priori, les éloignent l’un de l’autre. C’est pourtant
ce duo que vont réunir 6 grandes écoles – 3 de gestion (Audencia
Nantes, Essec et Inseec) et 3 d’ingénieurs (Centrale Paris, HEI à Lille
et Insa Lyon), dans le cadre d’un cycle de débats intitulé « Le sens du
management », en partenariat avec l’Institut de l’entreprise et « Les
Echos », et diffusé sur Radio Classique. Une opération lancée en 2006
par Audencia Nantes, et qui redémarre aujourd’hui avec les même
partenaires – mais sur des bases plus larges. Le premier de ces débats
associe aujourd’hui Louis Schweitzer, président de la Halde (1) et
président du conseil d’administration de Renault, et le sociologue
Robert Castel, professeur à l’Ehess (2). Thème retenu : la diversité
dans les organisations.

« Nous sommes partis du constat que
l’enseignement du management ne pouvait se réduire à la transmission
d’outils et de techniques, mais qu’il fallait permettre aux futurs
managers de prendre de la hauteur et d’intégrer dans leur champ de
vision les grandes interrogations qui traversent la société,
explique Jean-Philippe Muller, directeur de la stratégie et du développement d’Audencia. C’est d’ailleurs pour cette raison que nous insistons, depuis des années, à l’école, sur la culture générale. »
L’opération permettra ainsi aux élèves d’approfondir leur réflexion sur
des sujets comme l’éthique du dirigeant, sa responsabilité « sociétale
», le développement durable…

« La philosophie et le management sont complémentaires, souligne
pour sa part le philosophe André Comte-Sponville, qui avait inauguré la
série en compagnie de Bertrand Collomb, président du conseil
d’administration de Lafarge. « Le rôle de l’entreprise est, certes,
de créer de la richesse, mais elle ne doit pas pour autant s’exonérer
de toute réflexion et de toute responsabilité. Même s’ils sont
accaparés par le court terme et la dictature du concret, les managers
éprouvent aussi la nécessité de trouver un sens à leur action. Et le
philosophe, même s’il ne connaît rien à l’entreprise, sait qu’il a
besoin d’elle pour vivre. Chacun d’eux a besoin de l’autre. »

Culture générale au programme

Certes,
de nombreuses écoles s’intéressent à la culture générale et la mettent
volontiers à leur programme. Sous des formes variées : conférences,
cours électifs, vie associative… Mais l’initiative, cette fois, va
plus loin. D’abord, parce qu’elle fait appel à des personnalités de
tout premier plan : Michel Pébereau, Pierre Rosanvallon, Bertrand
Collomb, Luc Ferry, entre autres, ont ainsi pris part à la première
série de débats, sur le campus d’Audencia. Ensuite, les échanges se
dérouleront cette fois avec la participation d’élèves de 6 écoles, qui
auront, avant chaque émission, planché sur le sujet, sous la conduite
de leurs professeurs.

L’initiative répond en outre à deux
préoccupations très actuelles. D’abord, la « quête de sens » chez les
jeunes générations et surtout chez les futurs diplômés. Un besoin que
relèvent toutes les études récentes sur ces publics. « Sans doute parce que le monde est plus complexe et qu’ils ressentent certaines inquiétudes, estime Jean-Pierre Boisivon, ancien délégué général de l’Institut de l’entreprise. Les élèves des grandes écoles, en particulier, veulent avoir des perspectives. »

Seconde
préoccupation « dans l’air du temps », elle aussi : la nécessité de
renouer les fils entre l’entreprise et les jeunes. De montrer que
l’entreprise n’est pas le « monstre froid » dépeint parfois, échappant
à toute logique autre que celle du profit maximal et à toute morale. Et
qu’elle peut au contraire prendre en compte les attentes des jeunes et
de l’ensemble de la société. Autrement dit, qu’elle est capable de «
faire sens ».

JEAN-CLAUDE LEWANDOWSKI

Image_1_2

photo : ShotBart 

Laisser un commentaire