La socio-performance : principes et méthodes (roger nifle, membre de courts circuits)

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"La socio performance" …C’est le thème de ce mois ci de courts circuits : ICI

Ecrit par : roger nifle

Publié sur : le vide poches / planning stratégique

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La socio-performance c’est la capacité de répondre efficacement aux critères du bien commun dans les “communautés d’enjeux”.

Une communauté socio-performante est un rassemblement de personnes engagées dans un même Sens, le Sens du bien commun
qui détermine ses valeurs propres, ses enjeux et ses pratiques.

La socio-performance
est un nouveau concept destiné à identifier une problématique de plus
en plus fréquente et les réponses qui y sont données grâce au travaux
de l’Humanisme Méthodologique (1).
Toutes les activités et les affaires humaines s’inscrivent dans des
“communautés d’enjeux” ; équipes, entreprises et organisations,
associations et réseaux, cités, pays et territoires, peuples et
sociétés. La réussite de ces enjeux, identifiant le bien commun, est
une question de socio-performance.

Les responsables et
dirigeants s’interrogeront de plus en plus sur la socio-performance des
communautés de travail, de projet et d’action qu’ils ont en charge.
Cela permettra d’identifier les méthodes, pratiques et conditions de
socio-performance à mettre en oeuvre mais aussi d’évaluer les
contributions à la socio-performance collective de toutes les parties
prenantes, celle aussi des moyens et des actions.

C’est tout un champ de
connaissances et de compétences qui s’ouvre pour répondre à une
nouvelle façon de comprendre et d’agir indispensable au 21° siècle.

Quelle est le niveau de
socio-performance d’une collectivité ? Comment développer la
socio-performance d’une entreprise ? Comment évaluer la
socio-performance d’une équipe ? Comment restaurer la socio-performance
d’un territoire, d’un pays ? Quelles méthodes pour améliorer la
socio-performance d’une action, d’une politique ? Telles sont les
questions qui se posent maintenant.

PROSPECTIVE HUMAINE, LE TEMPS DES COMMUNAUTÉS D’ENJEUX

La Renaissance a contribué à
l’émergence de la conscience individuelle. L’individu et ses désirs
sont même devenus le principe même de toute considération collective
avec la montée de l’individualisme.

Le lien social est devenu lui un lien
de droit, formel et bientôt une liaison systémique naturelle avec la
disparition progressive des communautés anciennes, communautés de
subsistance, communautés d’affects.

Aujourd’hui prédominent ainsi d’un côté
l’individu avec ses revendications d’indépendance, de l’autre des
systèmes socio-économiques aux lois supposées naturelles, quasi
physiques, dont dépendent totalement les individus. Le reste serait
archaïsme. Vue de l’esprit !

Au moment où ce courant, ce paradigme,
semble dominer la civilisation occidentale et le monde entier
s’accomplit une mutation, une mutation de civilisation, une nouvelle
renaissance.

Un autre paradigme, une autre “vue de
l’esprit” émerge au milieu de troubles de conscience où tous les
modèles prévalent à la fois dans une cacophonie des conceptions, une
perte de sens des enjeux et des fonctionnements des sociétés et des
affaires humaines.

Monte maintenant en puissance une
nouvelle conception de l’homme et des communautés humaines. Communautés
de Sens, communautés d’enjeux, communautés choisies, communautés de
communautés deviennent le lieu et le socle de toutes les affaires
humaines.

Entreprises, groupements d’activités,
collectivités territoriales et leurs groupements (intercommunalités),
pays et grandes régions, on retrouve là avec un nouveau regard les
communautés institutionnelles économiques et politiques.

Mais d’autres communautés d’enjeux se
révèlent aussi reprenant les associations multiples et en créant
d’autres, communautés de proximités, communautés de valeurs,
communautés d’affinités.

Rien de nouveau si ce n’est cette généralisation de la vision communautaire des affaires humaines ?

Si d’abord une nouvelle compréhension
de la constitution et du développement des communautés d’enjeux ou
communautés de Sens qui débouche sur de nouvelles conceptions de
l’action collective à toutes les échelles.

Ensuite une nouvelle compréhension des
communautés comme théâtre du développement humain, développement
culturel et développement personnel articulant l’autonomisation des
personnes et leur engagement dans les enjeux de développement et
“d’empowerment” communautaires. Elles sont le lieu d’émergence des
“libertés responsables” par opposition aux “libertés immatures” de
l’époque qui s’achève.

Enfin tissées de “relations de
proximité” les communautés trouvent avec Internet l’instrument d’un
déploiement de nouvelles communautés d’enjeux à distance. C’est toute
la configuration de la trame des communautés d’enjeux qui en est peu à
peu bouleversée.

Si la mondialisation est le reflet des
troubles d’une mutation, elle est aussi le théâtre de cette
transformation du monde avec un foisonnement de communautés de Sens et
d’enjeux à toutes les échelles qui le constituent.
Reste à considérer la façon dont toutes les communautés d’enjeux,
économiques, politiques, sociales, éducatives, professionnelles de
toutes tailles vont résoudre leurs problèmes et réussir leurs ambitions.

Ça c’est l’affaire de la socio performance.

LA SOCIO PERFORMANCE, NATURE, VALEURS ET MÉTHODES

Pour une communauté d’enjeux la
réussite de ses projets, de ses entreprises, de sa vocation dépend
d’une capacité de performance collective, sa socio-performance.

Les responsables, acteurs animateurs et
dirigeants des communautés d’enjeux ont en charge le développement
d’une socio-performance spécifique. De là son importance cruciale.

Entendons bien d’abord quel est le
champ de la socio-performance pour ensuite comprendre les
problématiques et phénomènes communautaires auxquels elle est
confrontée. La notion de performance associée est en rapport avec des
questions de valeurs dont on voit aujourd’hui la nécessité et qu’il
faut repenser. Enfin en pratique, les méthodes de socio-performance
dessinent une “socio-performatique” art ou ingénierie des processus communautaires de développement et de performance où interviennent des “socio-performateurs”, dispositifs d’action pour la performance collective.

1- Le champ et la nouveauté de la socio-performance

Pour simplifier on prendra trois domaines qui en fait se recoupent de plus en plus : l’économie, les territoires, la société.

Le domaine économique

L’effondrement du système financier
spéculatif qui relevait d’une croyance dans les mécanismes de lois
quasi physiques de l’économie de marché, marque aussi le début d’une
nouvelle approche, celle de “l’économie communautaire” (2).

Toute communauté développe une économie
qui lui est propre, qu’elle soit endogène ou exogène en relation avec
d’autres communautés. Il n’y a d’économie que communautaire, l’économie
monde (globalisation) à une extrémité, les économies de proximité à
l’autre (champ des micro communautés) et les “économies de marché” pour
les communautés intermédiaires de toutes tailles.

La socio-performance économique est une
affaire communautaire qui relève du traitement des situations
communautaires et pas seulement d’un traitement de l’information
supposée généralisée et transparente.

La socio-performance de l’économie
communautaire sort des complications simplistes de l’économie
systémique, elle traite de la façon dont une communauté développe sa
performance économique, son développement économique, sa réussite
économique.

Par exemple l’entreprise va considérer
la socio-performance des “communautés d’enjeux” à laquelle elle
s’identifie avec ses différentes parties prenantes.

Une équipe tout simplement est attendue
pour sa socio-performance, réussite de ses enjeux ; Un groupe
d’entreprises forme une communauté d’enjeux avec des configurations
variées (groupes industriels, groupes de P.M.E., groupements de
projets ;..).

On voit là que la socio-performance
couvre les questions d’unité, de cohésion, de cohérence, de structures,
de motivation, de mobilisation, de management et tous les
professionnalismes qui s’évaluent dorénavant à leur concours à la
socio-performance collective.

On voit aussi qu’une communauté
(équipe, entreprise, organisation) est concernée à la fois par sa
socio-performance propre, la réussite de ses enjeux mais aussi par sa
contribution à la socio-performance de communautés auxquelles elle
participe, l’entreprise pour l’équipe, le groupe pour l’entreprise par
exemple.

De même les “performances”
individuelles vont s’évaluer en fonction de leur concours à la
socio-performance de la communauté de travail (équipe, projet ;..). On
voit pointer la question du lien et des structures intra et extra
communautaire ; le lien de concourance (3).

Ce sont en effet des liens de
concourance qui constituent des ensembles communautaires envisagés sous
l’angle de leur socio-performance.

Le domaine politique et les territoires

Les collectivités territoriales forment
des communautés, villes, communes, communautés de communes, pays,
communautés d’agglomération, départements, régions, nations, inter
régions, Europe, Méditerranée pour en prendre des exemples proches.

Là où il y a territoire il faut voir
dorénavant des “communautés de devenir” (4), communautés de projet,
communautés de développement. Ce sont donc des communautés d’enjeux
concernées par la socio-performance.
Identité, développement, aménagement, urbanisme, environnement,
politiques sociales, d’éducation, de santé, politiques touristiques
sont des questions de socio performance, envisagées comme une question
de performance collective selon des enjeux communautaires propres.

Constituer ces communautés, les doter
d’un régime politique pertinent selon leur culture, leur évolution,
leurs enjeux propres, développer des pratiques d’action collective de
gouvernance participative (5), des politiques publiques d’action
collective ce sont des problèmes de socio-performance.

Dans un monde dominé par l’application
de règles et procédures administratives tutélaires la socio performance
a beaucoup à faire déjà pour réformer profondément les expertises qui
en sont tellement éloignées.

Le domaine des questions de société

L’éducation est une question de
compétence humaine pour participer à la vie communautaire, aux vies
communautaires qui font l’existence de chacun. Cette participation ne
peut s’évaluer sans se référer à la socio-performance communautaire.

Mais par ailleurs on peut parler de
compétence collective à propos de la socio-performance communautaire.
Il y a donc aussi le sujet communautaire à considérer dans les
questions éducatives ; On le voit de façon criante quand les élèves à
l’école viennent de milieux culturels éloignés sans se soucier de la
“socio-performance” de ces milieux (ex. quartiers). On pourrait parler
de la “socio impuissance” des modèles classiques individualistes ou/et
socialistes (il s’agit du concept, pas du parti) qui ignorent le
phénomène communautaire sauf pour le réduire à ses excès ou à ses socio
défaillances.

Il y a aussi la question de la
motivation collective des communautés d’entreprises comme des
communautés politiques, de leur socio-performance qui dépend d’une
“éducation communautaire”. Le concept de macro-pédagogie (6) a été
forgé pour développer des organisations, des projets et des pratiques
de “pédagogie communautaire” à grande échelle, un domaine de la
socio-performance.

La santé si elle n’est pas réduite à
des mécanismes biologiques est aussi une affaire communautaire. La
santé publique n’est pas qu’une question de statistique sur les
individus mais de socio-performance. On voit bien la contradiction
entre une santé individualiste ou systémique base des systèmes de santé
existants et les questions de socio-performance des communautés
concernées que l’on ne sait pas traiter en général faute de
conceptions, de méthodes et d’enjeux cohérents avec la montée du
paradigme communautaire (humanisme méthodologique).

Les religions et les questions connexes
sont aussi des affaires de communautés. Pour chacune la question de
socio-performance y est posée dans les termes de ses enjeux propres
mais aussi la question de la socio-performance religieuse d’une société
se pose dans la manière de traiter cette dimension de la vie et des
enjeux communautaires.

Plus largement toutes les associations
qui se dotent d’enjeux propres plus ou moins importants sont
confrontées à leur socio-performance et à leur contribution à la
socio-performance des sociétés et communautés d’enjeux auxquelles elles
participent.

Il en est ainsi pour des cercles, des
clubs, des fédérations et aussi des “réseaux” qui sont en passe de
devenir des communautés d’enjeux. Avec ces réseaux on assiste
d’ailleurs à la naissance de communautés d’enjeux qui se cherchent et
se trompent quelque fois encore de modèle, l’image physique du réseau
prévalant sur l’image anthropologique de la communauté.

2 – Problématiques et phénomènes communautaires de socio-performance

Il faut aborder ici une question
difficile d’autant plus qu’elle reste inaperçue trop souvent. Il s’agit
de la nature des communautés humaines. Question d’anthropologie
fondamentale, de philosophie, de science humaine ? Est-ce vraiment
indispensable pour les affaires humaines d’approfondir de telles
questions ? En fait nous nageons dans des croyances qui relèvent de
modèles, de paradigme que nous ignorons et qui sont pourtant agissants.

La croyance dans l’efficacité
systémique des marchés financiers a conduit où l’on sait. Georges Soros
souligne à juste titre que ce sont des comportements humains qui sont
en jeu suivant les fluctuations des motivations et de ce qui les
conditionne. Toutes nos pratiques et nos visions des affaires humaines
et de l’action reposent sur de telles croyances et les illusions durent
jusqu’à ce qu’une nouvelle les remplace (effets de mode) ou qu’un
niveau de conscience supérieur vienne les remettre en question
(mutation).

Les organisations sont conçues en
fonction de tels modèles, le management, les pratiques
professionnelles, les choix et décisions politiques ou stratégiques.

Par exemple l’idée de système avec ses
nœuds et ses mailles, son homéostasie ont inspiré bien des pratiques
depuis les systèmes d’information jusqu’à des organisations dont les
liaisons techniques font l’objet de toutes les attentions, les
relations humaines beaucoup moins.

C’est d’ailleurs cette réduction de
l’individu a une sorte d’électron libre, paradoxalement dépendant
totalement des systèmes socio économiques où il évolue qui passe pour
la plus moderne. Victoire de la science, la technique et la raison
disent certains. Défaite de la conscience dirons ceux qui ont déjà
aperçu ce que la mutation nous prépare de nouveau et de plus
réjouïssant.

La remise en question de la croyance en
ces mécanismes aux lois fatales, la quête de Sens dans toutes les
affaires humaines, l’appel à des valeurs qui valent la peine d’être
partagées en sont un signe bientôt opérant.

Bien sûr, il y a aussi les conceptions
machiniques des rapports de force qui polluent l’existence collective,
celle aussi des magies sollicitées par tant de dirigeants nous dit-on
ou encore cette pensée magique qui croit que ce sont les artifices de
pensée ou d’action qui sont agissants à la place des hommes qui les
emploient. Nous n’allons pas explorer les différents paradigmes qui
sous tendent les affaires humaines au quotidien pour se focaliser sur
la question communautaire.

Ce ne sont ni les affects, ni les
liaisons matérielles, ni les cadres formels qui constituent une
communauté humaine. Ils ne font qu’en être des expressions ou des
médiations.

Les relations humaines qui constituent
des communautés sont au fond des questions de Sens. Toute communauté
humaine est au fond une communauté de Sens mais elle s’exprime au
travers des aspects précédents (7).

Il faut donc considérer deux plans.

La communauté de Sens (con-Sensus),
Sens multiples qui lui appartiennent, et la communauté d’existence ou
les Sens partagés se traduisent en affects sentiments, émotions ; en
faits, organisation, liaisons, pratiques ; en représentations mentales
partagées, imaginaires ou formelles et enfin en relations avec les jeux
de rôles qui sollicitent les affaires humaines.

Enjeux, projets, organisations,
stratégies, méthodes, pratiques, culture sont dans ce second plan, le
Sens du bien commun et aussi tous les autres Sens qui fondent la
communauté pour le meilleur et pour le reste et quelque fois le pire
sont du premier plan.

Ainsi les communautés humaines sont des
communautés de Sens et leurs affaires en sont l’expression. De là les
problématiques de socio-performance comme par exemple :

- Le choix préalable de la “communauté de référence” pour tout enjeu envisagé.

- L’identification de ses valeurs propres et ses potentiels originaux.

- Sa constitution, son évolution, son niveau de maturité.

- Sa vocation, son ambition, ses projets

- Sa gouvernance

- Ses compétences collectives

- Son extension et son renouvellement

- Les communautés qui la composent

- Les communautés auxquelles elle participe

- La compréhension de son histoire

- L’élaboration prospective de ses projets

- La puissance de l’engagement collectif

- Son développement et son “empowerment” (capacité d’assurer son devenir ou son autonomie).

- Les relations entre communautés de différentes échelles

- La participation des personnes à plusieurs communautés de Sens.

- Le choix d’une communauté d’engagement

- Les qualités et compétences personnelles évaluées selon la contribution à la communauté et ses valeurs propres,

Toutes les questions relatives aux
affaires humaines se ramènent à des questions de problématiques et
phénomènes communautaires. Pour une approche au moins intuitive de cet
aspect fondamental pour comprendre la socio-performance des communautés
on peut s’attacher aux questions suivantes :

- Dans quelle communauté de référence situer ses préoccupations.

- Considérer la communauté comme le sujet de ses propres affaires et envisager son niveau d’évolution de maturité.

- Repérer ceux qui ont la charge de sa gouvernance et leur appréhension de la communauté.

- Identifier les valeurs propres originales et l’orientation que cela donne à son devenir.

De là on passera à des questions de
pratiques de processus, de méthodes, de situations à traiter et pour
ceux dont c’est le métier, de services à apporter pour y contribuer.
Auparavant il faut s’arrêter sur la notion de performance dans la
socio-performance.

3 – Le Sens de la socio-performance

La notion de performance est
habituellement neutre du moins en apparence. Elle est toujours évaluée
par rapport à des enjeux et des motivations implicites quelque fois
masquées par une “objectivité” fictive.
Quelle était la performance de telle banque reconnue il y a peu par la
presse internationale et disparue aujourd’hui ? L’exemple de la finance
est pratique alors qu’il était le lieu de l’ambiguïté la plus profonde.

La valeur comptée était déconnectée de
toute notion de valeurs, au sens moral du terme. Il y a bien d’autres
cas de découplage de la valeur, mesurée pour la performance et des
valeurs qui sont sensées régir les enjeux et comportements humains
civilisés.

Si la question des valeurs monte en puissance manifestement, elle supporte à son tour l’ambiguïté.

Il y a les “valeurs ostentatoires”
choisies parmi les plus médiatiquement sensibles pour supporter des
démonstrations convaincues. Pendant ce temps les comptabilités et leurs
critères de valeur n’ont pas changé.

Il y a les “valeurs normatives” prise
dans le catalogue des valeurs opportunes pour contraindre les
comportements comme avec une camisole interne. Elles se justifient
toujours par les nécessités, les horizons menaçants, les promesses de
récompenses.

Il y a les valeurs utilitaires définies
par des intérêts et des objectifs particuliers et qui permettent
d’évaluer les rationalités et les résultats.
Tout cela représente les dérives et détournements de la quête de
valeurs que la mutation fait émerger.

Or il s’agit là de valeurs
communautaires partagées au sein de communautés d’enjeux et de devenir
auxquelles elles peuvent s’identifier. Ce sont des vecteurs de
mobilisation comme d’identification et aussi de gratification, de
rayonnement et d’attractivité.

Ces valeurs contribuent à construire un “nous” engagé dans un développement d’autonomie et de compétences.

La quête de valeurs qui accompagne
l’émergence de pratique communautaires détermine le Sens des enjeux
communs, la direction à prendre, l’échelle de valeurs pour évoluer.

Il se trouve que ces valeurs communautaires sont des indicateurs d’un “Sens du bien commun” propre à chaque communauté.

Elles constituent un moyen de repérage “parlant” du Sens à cultiver pour le bien commun de la communauté de référence.

C’est bien évidemment là que se définit
et s’évalue la socio-performance.
Le Sens de l’action, de l’organisation, ce qui donne un Sens à la
notion de “biens” et de “services” dans une communauté économique, ce
qui donne matière à diriger aux dirigeants, ce qui donne un axe de
cohérence et un vecteur de mobilisation collective par la
“valorisation” personnelle et collective qui s’en suit, tout cela le
Sens du bien commun et les valeurs associées sont au cœur de la
socio-performance.

Notons que sans valeurs partagées il n’y a pas d’échange, ni d’évaluation possible.

Le socio-performance suppose donc de
mettre en évidence cette échelle de valeurs selon le Sens du bien
commun, un exercice très nouveau.
Reste à indiquer que la valeur est la mesure de la contribution au(x)
bien(s) commun(s) définis comme enjeux et critères d’orientation de la
communauté de référence. Il n’y a plus contradiction entre les deux
termes mais à ce prix d’une approche communautaire des affaires
humaines.

La socio-performance n’a donc rien à
voir avec le succès médiatique, avec la contrainte imposée ou l’attente
d’objectifs quelconques. Elle s’évalue selon l’échelle des valeurs,
propres à chaque communauté. La socio-performance est toujours relative
à une communauté de référence. C’est là une grande nouveauté et une
exigence par rapport aux performance qui ne disent pas leur Sens ni le
type de valeurs qu’elles servent.

4 – La socio-performatique, l’ingénierie de la socio-performance

Les enjeux se référent à des valeurs
communautaires, celles des communautés de Sens où toutes les affaires
humaines se jouent et où les problèmes se posent et se résolvent. Alors
l’action communautaire devient cruciale.

D‘abord la différence entre l’action communautaire et le fonctionnement mécanique de systèmes doit être aperçue.

La socio-performance réclame une action sur et dans la communauté de référence, une action humaine communautaire.

De même ce n’est pas l’instrument qui
joue de la musique mais le musicien, de même ce n’est pas le système
d’information, les machines, l’organisation, la procédure ou la
technique qui agissent mais les hommes. Ils contribuent ainsi à la
socio-performance de leur communauté d’enjeux formant une communauté
d’action. L’action communautaire n’est évidemment pas la somme des
actions individuelles.

Elle repose sur une nouvelle théorie de
l’action. C’est toujours et seulement le consensus qui est source de
changement, de transformation, de réalisation, de dynamisme, de
puissance collective, de cohérence et de cohésion donc de
socio-performance. Elle passe donc par l’établissement de consensus sur
le “Sens du bien commun”.

Le partage des valeurs qui en sont les
indicateurs, l’évaluation sur cette échelle de valeurs avec la mesure
de la valeur viennent donc au cœur de l’action communautaire. C’est la
première clé de la socio performance. Il faudra voir comme cela peut se
concrétiser.

La deuxième clé de l’action
communautaire c’est qu’elle doit être adaptée à différents contextes,
différentes situations correspondant aux circonstances et conditions de
l’action collective. Ce sont différents domaines et champs d’action qui
font appel au même consensus.

Ainsi pour une communauté d’enjeux sa
socio-performance s’appuie sur une unité de Sens et de valeurs et une
diversité de circonstances, de problèmes et donc de solutions. Elle
prend donc différentes formes.
La troisième clé est celle de la maturation collective, l’apprentissage
et le développement d’une maîtrise collective. Cela suppose des
modalités et processus d’action qui transforment ainsi la conscience et
la compétence collective et son niveau de maîtrise ou de
professionnalisme.

La mise en jeu de processus
d’élaboration, de réalisation et aussi d’appropriation et de motivation
collective est une dimension majeure de l’action communautaire et donc
des pratiques de socio-performance.
Comment une communauté se transforme, évolue, grandit, agit, progresse,
par quelles voies qui sont les siennes, par quels processus ? Nous
sommes au coeur de la socio-performatique et là se trouvent aussi tous
les problèmes à résoudre.

Le travail sur le Sens et le consensus
est le plus nouveau et fait appel à l’intelligence symbolique, le
travail sur les conditions et contextes de l’action semblerait plus
classique s’il s’agissait d’environnements stables. Mais en période de
mutation et d’innovation permanente il s’agit d’environnement
changeants sans cesse et même par le jeu de l’action elle même qui
“change le monde” de la communauté.

Le travail sur les processus collectifs
d’élaboration et de réalisation intègre les deux dimensions
précédentes. Il est donc très nouveaux aussi. On en connaît avec la
conduite de projet des versions plus ou moins techniques ou
administrative. La gestion des choses prennent le pas en général sur le
gouvernement des hommes.

Il existe un ensemble de méthodes et de
moyens pour réaliser cela pour développer la socio-performance des
communautés d’enjeux, toutes celles dont on a vu qu’elles constituent
le champ de la socio performance. Cet ensemble de méthodes et de moyens
s’appelle la socio performatique.
La socio-performatique est un “traitement des situations”, situations
communautaires toujours, comme l’informatique est le traitement de
l’information. Cette dernière doit d’ailleurs être intégrée dans la
première sauf vouloir persister à traiter de l’information hors des
situations et des communautés d’enjeux.

On en dressera ici quelques aperçus.

Diriger c’est donner le Sens. Mais,
pour le donner, il faut l’avoir pour s’en faire le repère
d’orientation, de volonté, de valeurs aussi.

Le Sens en question n’est pas
l’arbitraire d’un pouvoir ou celui du vent dominant mais le Sens du
bien commun d’une communauté d’enjeux identifiées au préalable ou à
créer.

Ce n’est pas toujours facile et cette
désignation est déjà un acte de responsabilité qui demande d’envisager
différentes hypothèses, pour les entreprises par exemple et toutes les
parties prenantes possibles.

Il y a ensuite l’accès au Sens du bien
commun, travail d’expertise avec les méthodes de lintelligence
symbolique(8) avec l’analyse de cohérences culturelles ou analyse des
Sens, travail intuitif par des techniques d’analyse figurative, travail
personnel de dirigeants qui l’incarnent soit pour l’avoir initialisé
(fondateurs) soit pour l’avoir adopté et incarné. Ce qui est ignoré ou
vaguement intuitif devient essentiel pour la socio-performatique et
cela change tout.

Le Sens du bien commun doit être
identifié par des indicateurs accessibles. Ce sont les valeurs propres
qui sont des repères et des relais pour la transmission et le partage.

A ce titre la socio-performatique
propose d’élaborer des référentiels de valeurs, identitaires ou
opérationnels et même des référentiels d’évaluation.
Pour la socio-performatique l’évaluation est un moyen privilégié dans
les processus de maîtrise et d’évolution. On oublie habituellement
qu’évaluer c’est apprécier la valeur ce qui suppose une échelle de
valeurs.

L’établissement des référentiels de
valeurs est un moyen de repérage du Sens du bien commun mais aussi un
moyen de partage, c’est-à-dire de consensus, dans un processus
d’appropriation collective. Les référentiels de valeurs et l’expression
des valeurs dépend du champ de l’action communautaire, du secteur ou du
domaine et doit en épouser le langage.
Le Sens du bien commun se traduit par une diversité d’expression des
valeurs et des référentiels, diversité qui est aussi la condition
d’accès à l’unité de Sens pour une communauté hétérogène ou des
situations multiples.

Le travail sur les valeurs
communautaires est évidemment le premier moyen d’ajuster la
contribution des personnes ou des sous-groupes à la socio-performance.

Nous sommes là dans la phase de travail
sur le Sens du bien commun pour le consensus, par la médiation des
valeurs avec les référentiels de valeurs partagés et l’appropriation
collective, notamment, au premier chef, par les dirigeants.

Ensuite viennent les questions de
“projection” en fonction des contextes et environnements multiples de
la communauté. Il n’y a pas de reproduction automatique de solutions
extérieures comme s’il fallait se fondre dans l’uniformité des
solutions magiques.

Il y a au contraire une nécessaire
créativité pour croiser l’originalité de la communauté et ses valeurs
avec la singularité des contextes et situations rencontrées.

C’est de ce croisement que les
pratiques de socio-performance vont pouvoir se construire constituant
un bagage culturel propre à la communauté d’enjeu.

La variété des modes de projection,
thématique, global ou local, général ou sectoriel dépend des processus
à conduire pour développer la socio-performance communautaire.

La socio-performatique n’est pas une
mécanique mais la conduite de processus dont on a vu les ancrages et
qu’il s’agit de concevoir et piloter.
Interviennent ici des stratégies de positionnement, de projection,
d’appropriation collective, d’élaboration, de participation des
compétences et des publics concernés, de maturation et d’intelligence
collective.

La caractéristique des méthodes de
socio-performatique c’est de constituer une ingénierie du Sens et des
cohérences humaines. Pilotage par le Sens, organisation de l’action par
des “mises en situations” pertinentes ;
Il y a aussi toute une compétence de mise en situation nécessaire,
sachant que pour la socio-performatique ce sont les situations qui sont
agissantes.
Rappelons qu’au cours de l’histoire humaine des “mises en situations”
ont toujours constitué des moyens d’action communautaire, rituels,
cérémonies, au plus proche de nous, événementiels et toutes les mises
en scène des affaires humaines.

Cependant la socio-performatique
apporte du nouveau, non seulement par la conceptualisation de la socio
performance communautaire et par l’intelligence symbolique pour traiter
du Sens des situations mais aussi avec la notion de socio-performateurs.

Sachant que ce sont les situations qui
sont agissantes par le Sens qu’elles véhiculent et font partager, les
socio-performateurs sont soit des scènes collectives conçues à cet
effet, soit des éléments scéniques qui jouent un rôle particulier.

Ainsi un processus de
socio-performatique est-il construit avec des socio-performateurs,
scènes de l’action communautaire ou moments de ces scènes.

Par exemple organiser une réunion,
c’est une mise en situation, établir un programme de travail avec les
conditions de sa mise en œuvre, c’est une mise en situation avec un
socio-performateur.

Bien souvent des méthodes
participatives sont envisagées sans que la mise en situation soit
pensée et construite en fonction de ses enjeux. De ce fait on assiste à
des pratiques vaines et contre productives. Il serait bien long d’en
faire l’inventaire.

Les socio-performateurs sont des moyens ou situations qui doivent avoir trois caractéristiques :

- Véhiculer un Sens que pourront partager ceux qui y sont invités à y participer (pas de situations sans les acteurs concernés).

- Ouvrir à des aspects, des circonstances, un environnement rendu accessible aux participants.

- Inviter à des parcours qui mettent en mouvement selon des processus pertinents ceux qui s’y sont inscrits.

Tout cela conduit à considérer que les
scènes en question, les situations agissantes, les socio-performateurs
sont des situations virtuelles, c’est-à-dire porteuses de virtualités
humaines et communautaires.

Ces situations “socio-performatives”
espaces virtuels d’activités ont une vertu d’initiation et
d’accompagnement d’un mouvement, générateur et constitutif de l’action
collective. Un mouvement, avec les rituels sociaux qui s’y
accomplissent et un espace virtuel, un socio-performateur.

Mais pour des communautés plus
dispersées, plus diverses, nous avons avec Internet la possibilité de
créer des espaces virtuels “socio-performateurs” beaucoup moins onéreux
et beaucoup plus flexibles et accessibles.

C’est une ouverture formidable pour la
socio-performatique (les tous premiers espaces virtuels d’activité ont
été créées récemment).

Pour en terminer avec la socio
performatique il est bon de parler des applications dédiées. Autant il
est possible de constituer des applications ad hoc de
socio-performatique autant il y a des domaines qui justifient à la fois
d’éclairer les problématiques et les conditions de socio-performance et
à la fois de disposer de méthodes de “socio-performatique”.

Dans certains cas des
socio-performateurs sous la forme d’espaces virtuels d’activité
pourront y être utilisés. En voici quelques exemples :

- le management communautaire (Wanager, Livre de gouvernance)

- le développement communautaire (Livre de gouvernance)

- l’urbanisme communautaire (Livre de gouvernance)

- l’aménagement et l’environnement communautaire (Livre de gouvernance)

- la maîtrise des risques communautaires (Livre de gouvernance)

- l’innovation communautaire (Livre de gouvernance)

- l’intégration communautaire (Livre de gouvernance)

- l’organisation communautaire (Livre de gouvernance)

- le marketing des valeurs

- le commerce des valeurs

- la gestion des valeurs

- le tourisme des valeurs

- la macro pédagogie

- le Méthode des Référentiels de Valeurs Partagés (MRVP)

- la Méthode de l’identité culturelle prospective (MICP)

- les Cercles de Prospective Opérationnelle

- les structures de concourance…

Dans tous les cas le Sens du bien
commun et les valeurs propres sont à la base de l’action avec le
travail de consensus mobilisateur, les stratégies et les processus de
développement.

CONCLUSION

La socio-performance est en rupture
avec les logiques individualistes ou systémiques qui semblent être à
leur apogée. Elle est la problématique la plus centrale du monde qui
s’ouvre avec la mutation de civilisation et son paradigme
communautaire. Toutes les affaires humaines, même individuelles se
trouvent engagées dans des enjeux communautaires donc de
socio-performance.

C’est le lot d’une telle révolution que
d’être à la fois dans une émergence massive qui inspire les analyses et
les innovations et à la fois invisible à un grand nombre, soit qu’ils
soient pris dans d’autres logiques soit parce que la maturité des
émergences n’est pas encore suffisamment aboutie.

La socio-performance, chacun peut s’en
soucier pour les communautés auxquelles il appartient, associations,
équipes, entreprises, cité, pays. Elle aidera à prendre conscience du
fait communautaire et des problématiques qui s’y attachent. En même
temps ses réponses et réalisations avec la socio-performatique et les
socio-performateurs vont transformer profondément le monde et
principalement notre vision du monde par des croyances et des
investissements qui vont être mobilisés autrement.

Bibliographie
(1) Journal Permanent de l’Humanisme Méthodologique
http://journal.coherences.com

(2) Le renversement économique
http://journal.coherences.com/article59.html

(3) Le principe de concourance
http://journal.coherences.com/article56.html

(4) Territoires ou communautés de devenir
http://journal.coherences.com/article140.html

(5) Concertation et gouvernance
http://journal.coherences.com/article50.html

(6) La cité macro-pédagogique
http://journal.coherences.com/article72.html

(7) Qu’est-ce qu’une communauté humaine
http://journal.coherences.com/article126.html

(8) L’intelligence symbolique
http://journal.coherences.com/article41.html

Répertoires

Socio-performance des entreprises
http://journal.coherences.com/rubrique6.html

Socio-performance des territoires
http://journal.coherences.com/rubrique5.html

Socio-performance du politique
http://journal.coherences.com/rubrique56.html

Espaces virtuels d’activités
http://journal.coherences.com/rubrique72.html

Une réponse à « La socio-performance : principes et méthodes (roger nifle, membre de courts circuits) »

  1. La socio-performance des communautés d’enjeux est le critère de l’action collective dans l’économie communautaire. Celle qui va remplacer l’économie spéculative en se fondant sur des valeurs communes et le Sens du bien commun. Les domaines du politique, des territoires, des entreprises, des collectivités et communautés de tous ordres ont besoin d’une ingénierie de la socio-performance. C’est la socio-performatique
    LES CLÉS DE LA SOCIO-PERFORMANCE Socio-performatique : Mode d’emploi
    1) Désigner la communauté de références
    Vous êtes responsable d’une activité collective, d’une institution publique ou d’un groupement d’acteurs. Vous êtes prestataire de services auprès de tels responsables. Vous avez en charge une responsabilité ou une activité particulière dans ce cadre. Vous animez un cercle, un réseau ou une association, c’est à vous de désignez la “communauté de référence” dont vous participez à la socio-performance.
    Si c’est évident il vous faudra alors considérer la communauté comme “sujet” de sa socio-performance plus ou moins développée ou en capacité de la maîtriser.
    Si ça ne l’est pas, inventoriez les différentes hypothèses (groupes, parties prenantes) et désignez celle qui vous parait la plus juste et la plus crédible pour tous. Dans tous les cas, il faudra tenir compte des autres, soit comme des sous-groupes de la communauté, soit comme des “partenaires”.
    2) Élucider le Sens du bien commun
    Difficile parce que :
    – la notion de Sens ici est nouvelle (une disposition orientée de la personne qui sous-tend visions des réalités, aspirations et logiques d’action) Fiez-vous à votre intuition.
    – les communautés sont porteuses de plusieurs Sens, le meilleur et le pire,
    – le Sens du bien commun est très lié à une histoire singulière, à une problématique humaine, inconsciente en général,
    – cela ne relève pas de l’observation, ni de l’opinion, ni d’un compromis. Alors :
    – faire appel ) à une expertise (intelligence symbolique, analyses de cohérences…).
    – utilisez une méthode intuitive recommandée.
    3) Exprimez le en termes de valeurs propres
    Attention : Les valeurs ostentatoires à la mode, les valeurs volontaristes qui s’imposent ou les valeurs opportunistes liées à des objectifs particuliers ignorent et détournent le Sens du bien commun.
    Utilisez les méthodes des référentiels de valeurs (MRVP), (MICP),
    – référentiels de valeurs opérationnelles : valeurs subjectives ou essentielles, valeurs projectives, valeurs objectives à mesurer.
    – référentiels de valeurs identitaires : valeurs rétrospectives, valeurs introspectives, valeurs prospectives.
    Rassemblez des illustrations significatives et parlantes pour identifier les valeurs notamment par des scènes ou des situations historiques ou actuelles, imaginaires ou symboliques.
    4) Engagez l’appropriation progressive des valeurs propres
    Les incantations sur les valeurs ne font pas avancer les choses. La communication c’est une affaire de socio-performance donc de mise en situation. Le but c’est que les valeurs soient portées par tous et partagées.
    Le portage des valeurs.
    Le Sens du bien commun est déjà là, inconscient, le solliciter par des mises en situation appropriée est le moyen d’en réactiver les identifications (l’identifier et s’y identifier).
    Cela peut être vécu comme une révélation ou une évidence (à posteriori) ou une découverte. Toujours comme une motivation, une valorisation, une prise de conscience et une envie d’engagement. Cependant cela doit s’exprimer dans le langage et dans le contexte propre à chacun, à chaque groupe. Il faut pour cela retraduire les formulations générales. L’appropriation personnelle sera d’autant plus forte que les intéressés auront participé à cette expression et à ces illustrations particulières pour qu’ils s’y reconnaissent valorisés.
    Le partage des valeurs.
    Pour que l’appropriation des valeurs crée le mouvement (intelligence collective, compétence collective, maturation collective) il faut qu’elles soient partagées.
    Ce partage des valeurs mobilise et donc prévoyez d’avance comment conduire le mouvement sans le freiner mais aussi sans débordement.
    L’appropriation collective devra se faire par une réexpression collective pour un portage partagé.
    Elle devra tenir compte des hétérogénéïtés de langages, de contextes mais aussi de domaines de préoccupation et de niveaux de maîtrise (niveaux de socio-performance existant ou recherché).
    L’appropriation de qui ?
    Commencer par l’équipe dirigeante qui doit être la première éclairée pour conduire le mouvement.
    Continuer par les relais principaux selon les hiérarchies structurelles ou les hiérarchies de compétences ou d’expertises. Allez jusqu’au bout, c’est-à-dire tôt ou tard tous les publics et populations concernés.
    A chaque fois inscrivez-le dans une phase de l’action maîtrisable.
    Attention pour proposer des “mises en situation” à des personnes dispersées ou très nombreuses il n’y a qu’une solution : les espaces virtuels d’activités, capables de favoriser ce type de processus (Ex. Livre de gouvernance pour des grands groupes, les grands projets, etc.).
    Il y a de nombreux espaces virtuels dédiés à inventer et à réaliser (voir les possibilités offertes par l’Institut Cohérences).
    5) Organisez le processus de décision
    Les décisions ne sont ni l’arbitraire de quelqu’un, ni l’expression des opinions plus ou moins organisée, ni la résultante rationnelle d’un système de données.
    Pour la socio-performance, il s’agit d’une détermination qui doit se construire dans les esprits, dans les cœurs, dans les volontés exprimées et dans les actes.
    Elle articule le personnel et le collectif et s’échafaude tant par la prise de conscience progressive que par des appropriations elles aussi progressives. Elle mobilise et justifie les hiérarchies propres à la communauté et son système de valeurs.
    Le processus de socio-performance amène ainsi souvent des changements dans les rôles et les relais, ce qui justifie des processus informels de préparation des décisions, des progressions discrètes et opportunes.
    Si ce sont les situations qui sont agissantes, encore faut-il qu’il y ait un pilote dans l’avion.
    Ensuite que les dirigeants dirigent et chacun exerce son métier à sa place.
    Il est besoin de remettre en question la plupart des modèles et penser par exemple l’articulation :
    – d’une démocratie élective pour l’appropriation collective confirmant “l’élection” du Sens du bien commun.
    – d’une démocratie représentative qui représente de façon crédible les différents secteurs d’expression des valeurs et qui veillent à ce que les “représentations” soient justement déployées.
    – d’une démocratie participative qui concerne principalement l’action dans le champ de proximité et d’activité de chacun et nulle part ailleurs.
    6) L’élaboration de l’action
    L’élaboration de projet est la formule la plus pertinente en général . Un projet c’est une “mise en mouvement” qui commence par un “mouvement de l’esprit” ou créativité.
    Là tous les métiers sont sollicités selon les domaines d’enjeux comme par exemple :
    – Le tourisme des valeurs pour un territoire
    – Le marketing des valeurs un peu partout
    – Le management communautaire pour une équipe ou une structure
    Ils sont tous à réévaluer selon le principe de socio-performance pour déboucher sur des conceptions et des méthodologies renouvelées. Les concepts de l’Humanisme Méthodologique et les moyens de l’ingénierie du Sens et des cohérences humaines avec l’Intelligence symbolique sont à solliciter et déjà dans les élaborations effectuées.
    Si vous voulez acquérir une expertise en socio-performance vous ne pouvez pas éviter d’approfondir, d’étudier et d’acquérir de nouvelles compétences. Les belles et bonnes paroles ne suffisent pas.
    Si ce n’est pas votre cas, outre que votre culture et votre professionnalisme pourraient en bénéficier utilisez vote intuition. Il arrive que le “bon sens” rejoigne le “Sens du bien commun” et une bonne créativité associée à une considération des hommes et des groupes peuvent donner de bons résultats, à condition d’être cohérent jusqu’au bout et dépasser les réflexes conditionnés.
    On retiendra que la progression va :
    – de l’expression dense de l’orientation, d’un positionnement, d’une ambition
    – à l’élaboration d’une projection d’ensemble stratégique et thématique
    – et ensuite aux concrétisations au plus près des réalités rencontrées
    L’oubli de cette progression fait des projets désordonnés ou des programmes extrêmement précis dans un océan d’approximations et d’inconscience.
    7) La réalisation des projets.
    Pour la socio-performance, ce sont les acteurs qui agissent, aussi nombreux soient-il, mais selon leur rôles et leurs responsabilités seulement. Repérages, appropriations, décisions, élaborations, se succèdent mais progressent aussi en parallèle. Ils ont amené un mouvement de l’esprit traduit souvent en projet, mais il doit se transformer en mouvement de l’action.
    Rappelons ici l’importance structurante des Espaces Virtuels d’Activité pour rassembler les acteurs dans l’action (ex : livre de gouvernance) Les moments précédant l’action ont été pédagogiques et ont préparé une conscience collective et une compétence collective qui ne demande qu’à s’exercer sous l’impulsion d’une mobilisation par l’appropriation des valeurs communes propres.
    La socio-performance conduit au stade de l’action à une économie de moyens et de ressources considérable d’autant plus que les richesses humaines sont prêtes à s’exprimer à “produire de la valeur” en se valorisant.
    L’investissement s’est fait à l’amont, surtout un investissement humain. C’est la fin des technocraties onéreuses mais pas la fin des expertises remises à leur place. Par contre c’est l’émergence de pratiques ou de méthodes originales, culturellement ancrées dans la communauté.
    Le lien entre les enjeux appropriés et les chemins de réalisation passe par des trajectoires insoupçonnées à l’ère de la normalisation des modèles et des pratiques.
    La duplication des “bonnes pratiques” est une hérésie disqualifiant les compétences culturelles propres à chaque groupe humain, à chaque communauté d’enjeux et qui se révèlent maintenant.
    Il y a évidemment toute une industrie des services qui peut soutenir l’émergence et la professionnalisation des ces compétences culturelles.
    8) Socio-performance, évaluation et intégration.
    Vous avez remarqué que la socio-performance se mesure non seulement à la réussite des enjeux déterminés dans le Sens du bien commun mais aussi à la progression de la communauté en termes de conscience, de compétence, d’intelligence collective, de maîtrise et d’autonomie. L’un ne va pas sans l’autre. Dès lors l’évaluation et l’intégration de l’expérience sont particulièrement précieuses.
    On les place ici à la fin mais c’est tout au long des processus que cela se réalise même s’il y a des moments d’intégration privilégiés.
    A ce stade il y a deux “révélations” de la socio-performance.
    D’abord il n’y a pas d’évaluations sans système de valeurs. Ça tombe bien mais comment évaluer quoi que ce soit en dehors des valeurs issues du Sens du bien commun sur lequel s’appuie l’échelle en question. Veillez donc à la cohérence des référentiels d’évaluation à établir.
    Ils proviennent directement des référentiels de valeurs y compris pour leur élaboration partagée, leur appropriation et leurs expressions différenciées. Ne croyez vous pas que des référentiels de valeurs appropriés et partagés faciliteraient bien des choses dans nos entreprises, nos sociétés, nos pays et territoires ?
    C’est justement un aspect de la crise des valeurs et donc des évolutions fortes d’un “Sens du bien commun” identifié et localisé (communauté de références).
    La deuxième révélation c’est que l’évaluation partagée est le moyen de développer la maîtrise des situations, tant en termes de compétences développées que de compétences exercées.
    On voit que la socio-performance se nourrira d’évaluations dès lors qu’elles sont bien ancrées dans les fondements et les processus indiqués. C’est une des pratiques cruciales de socio-performatique.
    A chacun d’organiser ces moments d’évaluation partagée, de les mettre en scène, de développer le cas échéant des services et des métiers pour cela. N’oublions pas que l’évaluation des contributions personnelles ou collectives à la socio-performance communautaire fait partie de la même démarche. Le caractère formateur et pédagogique de l’évaluation étant évidemment précieux.
    Enfin c’est toute la gouvernance de la communauté d’enjeu et sa socio-performance qui vont bénéficier de ces moments d’intégration car ils permettent d’instituer le fruit des expériences cultivées. C’est ce qu’on appelle une civilisation.
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    -Roger Nifle

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