Une analyse de cohérences a été
réalisée il y a de nombreuses années mais elle vient se publier
aujourd’hui. Le temps est venu. Une boussole viendra situer notamment 4
modèles en lice. Faut-il choisir entre eux ? Faut-il choisir de tourner
la page ?

LE SENS DU SOCIALISME
Le socialisme a plusieurs Sens et une
boussole ne serait pas de trop pour ceux qui y cherchent une voie ou
pour ceux qui ne voient pas ce qu’il peut apporter au 21° siècle.
Une analyse des Sens du socialisme a
été réalisée il y a déjà de nombreuses années à partir des méthodes de
l’intelligence symbolique dérivées de l’Humanisme Méthodologique. On en
donnera là les principales lignes explicatives.
Tout d’abord le socialisme est centré sur la problématique du rapport individu/société. Ce sont les différents Sens donné à ce rapport qui en déterminent les différents visages et les différents courants.

Deux axes structurants dialogiques :
1) La logique du primat de l’individu sur la société, c’est un individualisme radical qui fait de la liberté individuelle (libéralisme ?) le principe et l’aspiration essentiels.
2) La logique du primat de la société sur l’individu. C’est un collectivisme radical
qui fait de la collectivité (le peuple ?) le seul sujet de l’histoire
dont les individus sont comme des “particules élémentaires”.
3) La logique d’antagonisme
où les intérêts individuels et les intérêts collectifs s’opposent, se
combattent, sont en conflit permanent. Comme s’il y avait une
incompatibilité entre l’indépendance individuelle et la totale
dépendance des systèmes collectifs, entre le particulier et l’universel.
4) La logique d’interaction
où une sorte de conciliation se cherche entre l’individu et la société,
le public et le privé, la partie et le tout. Se dessinent alors des
organisations cherchant à tisser “le lien social” entre les individus.
Ces quatre axes de la boussole, comme quatre pôles, dégagent deux à deux quatre modèles du socialisme.
1 et 3 – Le socialisme libertaire, anarchiste
La liberté individuelle se heurte “au
système”, l’Etat, la société et tout ordre collectif établi. Elle rêve
d’une “révolution” de la liberté où chacun ferait ce qui lui plaît sans
contrainte, morale, administrative et bien sur physique ou économique.
Ce libéralisme libertaire est très
présent dans une des dimensions de 1968 et ses héritiers. Penser une
autre société (alter-mondialisme ?) fait entrer dans la contradiction
schizophrène et défait toute tentative d’organisation collective.
2 et 3 – Le socialisme révolutionnaire.
Le mal est identifié au “libéralisme”,
aux “intérêts particuliers” et à tout ce qui existe “en propre”
(autonome, propriétaire, personnel, etc.). Seul le sujet “collectif” de
classe est porteur de la victoire sur les sujets individuels lesquels
étant à priori niés ou diabolisés ne peuvent être identifiés qu’à une
classe ennemie.
Commence alors l’épopée de la lutte
révolutionnaire qui s’abîme toujours dans un pouvoir personnel
totalitaire justifiant la dictature de la classe identifiée au
collectif, la classe populaire. Contradiction suicidaire et destructive.
2 et 4 – L’égalitarisme socialiste.
L’organisation sociale, publique,
étatique, administrative de la vie des individus identifié à leur
statut, leur fonction, leur fonctionnement et surtout pas à leur
personne, c’est le chantier permanent.
Le déni de la différence, de l’”en
propre”, de l’originalité individuelle se gère par une organisation qui
normalise et organise en fonction de ses standards. L’organisation de
la cité détermine la citoyenneté, c’est-à-dire le droit de cité des
citoyens.
C’est évidemment la règle qui régit les
rapports inter individuels règle collective qui se refuse à considérer
toute singularité autonome. Une certaine “laïcité” y trouve à se
nourrir.
1 et 4 – Le libéralisme citoyen, démocratie sociale.
Nous sommes là dans un primat de
l’individu. La démocratie est comprise comme l’expression libre des
individus assurant l’organisation collective. Il y faut une méthode,
une procédure pour que se construise la cité, la société, tout en
laissant le libre jeu des désirs.
C’est malgré tout l’intérêt des
individus qui est la finalité de l’organisation sociale ou économique,
un libéralisme organisé, régulé. Mais y-a-t-il un modèle mathématique,
rationnel, qui articule l’unité et la diversité en donnant à la
diversité le primat sur l’unité ?
Comment construire une cité d’électeurs libres voilà ici le dilemme de l’idéal socialiste.
Alors faut-il choisir un Sens dans tout
cela ? Il ne sera pas difficile au lecteur de situer son expérience de
l’histoire et de l’actualité avec les débats qui l’accompagnent.
Cependant c’est la pertinence de la problématique qui fait question
aujourd’hui.
Le collectivisme radical a chu symboliquement avec l’effondrement du mur de Berlin
L’individualisme radical a chu symboliquement avec l’effondrement du système financier spéculatif.
ROGER NIFLE
Posté sur : le vide poches / planning stratégique
Posté par : roger nifle

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