Le smoothie, une boisson qui donne du jus au secteur

 

    Smoothy

    photo juniormagazine.uk

    Ça a beau être un produit doux, onctueux et suave, la guerre
    que vont se livrer les producteurs de smoothies promet d’être âpre. Car
    cette boisson à base de fruits cartonne dans les rayonnages des
    épiceries, supermarchés et grandes surfaces. Si bien que l’on frise la
    saturation. Le smoothie est un cauchemar pour académicien : il investit
    les rayonnages avant même d’avoir été traduit. De l’anglais smooth
    signifiant lisse, onctueux, un smoothie est une boisson à base de
    fruits entiers ou surgelés, solides ou en purée, préparée à la
    centrifugeuse ou au mixeur.

    Bulldozer. En six mois, le marché français a plus que quintuplé
    selon le panel distributeur Iri, passant de 167 000 litres vendus en
    janvier à 920 000 litres écoulés en août, saisonnalité oblige. Les
    ventes échelonnées sur une année ont simplement doublé, passant de
    4 millions de litres vendus entre août 2006 et 2007 à 8,2 millions de
    litres durant la période suivante. En dépit de cette épatante
    progression, le smoothie ne représente qu’une goutte de pulpe (0,5 %)
    dans un océan de jus de fruit (1,5 milliard de litres bus par an).

    L’arrivée
    du géant Tropicana (PepsiCo) en avril a modifié le paysage de ce marché
    jusqu’à présent investi par des trentenaires décontractés du
    capitalisme frais – Immedia, Innocent, Michel & Augustin. En août,
    le bulldozer Tropicana a raflé 55 % des ventes ! Dans la foulée, les
    distributeurs ont sorti leurs produits (Casino, Carrefour.) reléguant
    le précurseur Innocent et le sympathique Immedia à de plus modestes
    progressions. Ainsi, nous sommes submergés de jus onctueux : Andros,
    Leader Price, Casino délices, Smoovie, Michel & Augustin. Et
    Unijus, le syndicat des jus de fruits, a bien l’intention de faire un
    peu le ménage dans cette turbulente famille de la pulpe à boire.

    Guerre
    commerciale oblige, ça rue un peu dans les centrifugeuses. Sur les
    packs, les formules font mouche, promettant «zéro E machin chose», ni
    OGM, et faisant passer les jus ordinaires pour d’obscures boissons
    toxiques. Chacun son créneau : Innocent se distingue avec un produit
    écolo-friendly (lire ci-contre), l’outsider Immedia se veut
    super cool, Michel & Augustin joue la carte du monofruit et les
    distributeurs celle du prix défiant toute concurrence. Car le fruit à
    boire reste un produit cher. Le panel Nielsen évalue le prix moyen du
    litre à 5,20 euros même si l’arrivée des packs hard discount induit une
    baisse. Le smoothie de Leader Price se vend 1,99 euro les 75 cl, celui
    d’Innocent 3,99 euros.

    Farandole. Petit hic, le mélange de saveurs n’a aucune
    définition légale, ce qui énerve passablement la profession. Car qui
    dit zéro définition, dit farandole de recettes. Certains revendiquent
    un 100 % fruits sans conservateur, sucre, eau ou lait, mais d’autres
    jouent sur le flou juridique et adoucissent leur purée avec des
    produits lactés. Pour le secrétaire général d’Unijus, Jacques Antoine,
    on ne rigole pas avec la définition. «Le smoothie n’est pas une
    dénomination légale, mais une appellation fantaisie qui correspond à
    une texture et non pas à un contenu.»
    Selon la législation, si l’on ajoute du lait, du miel ou autres ingrédients à un jus, il entre dans la catégorie des boissons.

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    NOUALHAT Laure

    Posté sur : le vide poches / marketing 
    Posté par : Loïc Lamy

    Source : Libération

     

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