la vie des idées aborde un thème majeur « bonheur et économie »….

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Les Journées de l’économie, Lyon, novembre 2008

par
Florian Mayneris

C’est un thème nouveau et relativement
exotique pour les économistes qui a été abordé lors de cette table
ronde : le bonheur. À partir de données d’enquêtes internationales où
l’on interroge les individus sur leur bien-être, les économistes
tentent d’identifier aux niveaux macroéconomique et microéconomique les
sources de variation du bonheur.

Intervenants : Andrew Clark (directeur de recherche, CNRS), Nicolas Sauger (chargé de recherche, CEVIPOF).
Sommaire des vidéos :

- Entretien avec Andrew Clark, directeur de recherche CNRS (audio et vidéo).

- Intervention de Nicolas Sauger, chargé de recherche CEPIVOF.

- Intervention d’Andrew Clark, directeur de recherche CNRS.

C’est un thème nouveau et relativement exotique pour les économistes qui a été abordé lors de cette table ronde : le bonheur.

D’après le calcul microéconomique
standard, l’agent rationnel fait ses choix en maximisant une fonction
d’utilité, censée modéliser le degré de satisfaction des individus. On
suppose ainsi que les agents sont plus contents lorsqu’ils consomment
plus, travaillent moins, etc. Jusqu’à il y a une quinzaine d’années,
aucun travail empirique ne tentait cependant de mesurer directement les
déterminants de la satisfaction des individus.

C’est ce manque que se propose de
combler l’économie du bonheur. À partir de données d’enquêtes
internationales où l’on interroge les individus sur leur bien-être, les
économistes tentent d’identifier aux niveaux macroéconomique et
microéconomique les sources de variation du bonheur.

Au niveau macroéconomique, le niveau de
satisfaction moyen apparaît positivement corrélé au PIB par habitant.
Toutefois, les données européennes indiquent clairement deux
composantes du bonheur : la dimension individuelle et la dimension
collective. Si les Européens, quel que soit leur pays, semblent plutôt
satisfaits de leur situation personnelle, ils sont en revanche
généralement plus critiques lorsqu’on les interroge sur leur
gouvernement, le fonctionnement des services publics ou l’état de la
démocratie dans leur pays.

Au niveau microéconomique, les
chercheurs ne savent pas bien ce qui rend les gens heureux. Pour un
nombre important de variables, la satisfaction individuelle est
fortement liée à la comparaison aux autres. Les individus sont
indifférents à une augmentation de leur revenu lorsque le revenu des
autres augmente de la même manière ; ce qui compte pour eux, c’est
d’être plus riche que leurs voisins. De même, les problèmes de santé
semblent moins lourds à porter lorsqu’ils sont partagés au sein du
couple.

On observe aussi des phénomènes
d’accoutumance : toutes choses égales par ailleurs, une augmentation de
revenu n’a un impact positif que de manière transitoire. Les individus
s’habituent à l’argent ; plus j’ai gagné dans le passé, plus je dois
gagner aujourd’hui et demain pour maintenir mon niveau de satisfaction.
Il y a d’autres états auxquels on ne s’habitue pas en revanche. Ainsi,
le fait d’être au chômage rend malheureux de manière très durable.

D’autres déterminants ont été testés
tels que le mariage, les enfants, mais le champ de l’économie du
bonheur reste très ouvert. Entre autres, l’impact de la qualité
environnementale ou de l’éducation sur le bien-être des personnes n’a
pas été étudié. Au-delà de l’aspect divertissant du sujet, ces travaux
ont d’importantes implications en matière de politique économique : si
l’objectif d’un gouvernement est de maximiser le bonheur de ses
administrés, les résultats dont nous disposons aujourd’hui indiquent
ainsi qu’il vaut mieux conduire des politiques de retour à l’emploi que
d’augmenter proportionnellement le revenu de tous.


Entretien avec Andrew Clark, directeur de recherche, CNRS.
Propos recueillis par Florian Mayneris pour La Vie des Idées.

Vous pouvez également écouter l’entretien :

L’économie du bonheur
http://plugins/Lecteur_multimedia/pixplayer.swf

ou télécharger le fichier audio de l’entretien au format mp3 (7,6 Mo) :

MP3 - 7.5 Mo
L’économie du bonheur
Note technique : pour enregistrer le fichier mp3 :
clic droit sur PC ou ctrl + clic sur mac et « enregistrer la cible du
lien sous ».


Intervention de Nicolas Sauger, chargé de recherche CEPIVOF


Intervention d’Andrew Clark, directeur de recherche, CNRS.

par
Florian Mayneris
[19-12-2008]

Aller plus loin

- Dossier : De quoi parlent les économistes ?

  • La santé, à quel prix ?
  • Les indicateurs économiques dans une démocratie
  • Économie expérimentale
  • Innovation et société du XXIe siècle
  • Bonheur et vie quotidienne
  • La suprématie des actionnaires
  • Faut-il déréglementer les taxis ?

- Les Journées de l’économie
http://www.journeeseconomie.org/

SOURCE : http://www.laviedesidees.fr/Bonheur-et-vie-quotidienne.html

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