Les nouveaux pirates de l’économie par Charles Haquet et Géraldine Meignan

REUTERS/Turkish Chief of Staff

Des pirates somaliens arrêtés par un commando turc de l'Otan, en septembre 2009, dans le golfe d'Aden

 

Enlèvements, extorsions, attentats… les criminalités d'aujourd'hui revêtent toutes les formes. Pour les grandes entreprises présentes dans les pays à risques, la gestion de l'insécurité est devenue un défi.

C'était au creux de l'été. Une semaine ordinaire pour les narcotrafiquants, les chefs mafieux de la Camorra italienne, les guérilleros nigérians, les pirates somaliens et les terroristes islamiques. Cette semaine-là, le n° 2 d'Al-Qaida menaçait la France dans une interview sur Internet, deux humanitaires étaient enlevés au Tchad, un coup d'Etat en Ethiopie était déjoué, une explosion d'origine criminelle endommageait un gazoduc de Shell au Nigeria, tandis que le responsable d'ArcelorMittal en Ukraine était la cible d'un engin explosif. Quelques jours plus tôt, en Argentine, 2 cadres français de Peugeot-Citroën étaient enlevés dans la banlieue de Buenos Aires.

Kidnappings, racket, attentats, intimidations, infiltration des clans mafieux, blanchiment, coups d'Etat, émeutes sociales qui tournent mal : aller chercher de la croissance dans les pays émergents relève parfois de la mission à hauts risques. L'insécurité est partout, les acteurs, nombreux, les motivations, différentes, allant de la criminalité ordinaire à la lutte idéologique. Les menaces changent de nature et de terrain de jeu. Les prises d'otage, que l'on pensait propres à la Colombie, explosent au Mexique et au Venezuela. Les actes de piraterie se sont déplacés de l'Asie du Sud-Est au golfe d'Aden. Pis, "les clivages traditionnels se sont estompés. Il n'y a plus le crime d'un côté, le terrorisme de l'autre. Aujourd'hui, ces organisations ont des visages multiples", observe Jean-François Gayraud, commissaire divisionnaire et auteur du Monde des mafias (Odile Jacob). "On assiste à une combinaison des criminalités, renchérit Eric Delbecq, secrétaire général de l'Institut d'études et de recherche pour la sécurité des entreprises. Les trafiquants de drogue se lancent dans la contrefaçon, les mouvements radicaux islamistes sont financés par le crime organisé."

Ainsi, en Algérie, les ex-terroristes islamiques se sont mués en bandits de grand chemin. De retour dans ce pays après des années d'absence, le Groupe Lafarge l'a constaté. "On recommence à voir quelques cas de kidnapping d'hommes d'affaires, sans que l'on sache très bien si ce sont des erreurs de casting ou une vraie tendance. Dans le nord du pays, mieux vaut aujourd'hui ne pas se trouver au mauvais endroit au mauvais moment", observe-t-on au siège parisien du groupe.

La gestion de l'insécurité a longtemps été l'affaire des directions des ressources humaines. Mais depuis les attentats contre les employés de la Direction des constructions navales (DCN) à Karachi, au Pakistan, ce dossier se traite au plus haut niveau. Ce jour-là, le 8 mai 2002, 11 salariés des arsenaux de la marine française sont tués dans l'explosion du bus qui les transporte de leur hôtel à leur lieu de travail. L'enquête révélera que la DCN n'avait pas pris toutes les précautions nécessaires pour protéger ses salariés. "Ils ont maintenu le personnel dans le même hôtel, et effectuaient le même trajet, alors qu'il existait des menaces très sérieuses. C'est de l'inconscience, voire du cynisme", s'emporte André Tarrat, ancien agent de la DST, directeur de la sécurité globale d'un grand cabinet de conseil. DCN sera déclaré par un tribunal "coupable de faute inexcusable avec circonstances aggravantes". "Les chefs d'entreprise ont vraiment pris conscience qu'ils étaient pénalement responsables", poursuit André Tarrat.

Résultat : les directions de la sûreté des grandes entreprises sont devenues des postes stratégiques. Confiées à d'anciens membres des Renseignements généraux, de la DST, du GIGN ou de la DGSE, elles sont chargées de veiller à la sécurité des cadres envoyés dans des zones à très
hauts risques, comme le delta du Niger, le Venezuela ou la Somalie. Rompus aux situations de crise, ces experts savent analyser froidement une situation, dénicher à toute heure et dans n'importe quelle partie du globe le pro de la veille géopolitique, du rapatriement, de l'évacuation d'urgence ou de la prise d'otage.

Surfant sur le terrain de l'insécurité, une multitude d'entreprises se sont spécialisées dans les risques géopolitiques. Qu'elles s'appellent Geos, Sécurité sans frontières, Control Risks ou Centurion Risk, elles peuvent à la demande intervenir en appui. Un bon filon : un expert en sécurité bien introduit dans une zone difficile est précieux, car il saura interpréter des tensions tribales avec finesse. Cette compétence a un prix : les services d'un security manager coûteront plus de 150 000 euros par an au client. Avec pour la société qui l'emploie une marge de 50 à 70 %.

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La soirée aura lieu a l'espace Kiron de 19h a 23h

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