
En s’appuyant sur l’étude de groupes religieux chargés de la mise en œuvre des politiques sociales aux États-Unis, Paul Lichterman scrute la notion de capital social et étudie empiriquement l’intuition tocquevillienne d’un tissage de la vie démocratique par les associations. Son travail met en lumière la diversité des « styles de groupe » en vigueur dans les associations américaines, le rôle civique de la religion et surtout l’importance de la réflexivité pour qu’une « spirale sociale » vertueuse s’enclenche.
L’une des citations les plus fréquemment mobilisées dans les travaux sur l’engagement associatif, la société civile et le capital social, est sans nul doute l’affirmation de Tocqueville selon laquelle « les sentiments et les idées ne se renouvellent, le cœur ne s’agrandit et l’esprit humain ne se développe que par l’action réciproque des hommes les uns sur les autres. J’ai fait voir que cette action est presque nulle dans les pays démocratiques. Il faut donc l’y créer artificiellement. Et c’est ce que les associations seules peuvent faire » [1]. Mais c’est l’interprétation proposée par Robert Putnam de l’intuition tocquevillienne, au travers de la notion de capital social (voir encadré), qui est aujourd’hui le plus souvent discutée, la référence à Tocqueville demeurant finalement assez ornementale. Parce qu’il constate que la notion néo-tocquevillienne de capital social fait écran à l’observation de certains processus, Paul Lichterman nous propose dans Elusive Togetherness de distinguer les deux perspectives. Il fait le pari qu’un retour sur les intuitions de l’auteur de La démocratie en Amérique peut permettre de nourrir l’imagination sociologique. Alors que Putnam tend à considérer que les relations de confiance et de réciprocité qui se nouent à l’intérieur d’une association s’étendent nécessairement à l’extérieur du groupe (même s’il est amené à nuancer cette idée en introduisant l’opposition entre des formes de capital social bonding et bridging), Lichterman cherche à comprendre la relation entre les liens noués à l’intérieur des groupes, le type d’interactions qui s’y déroulent, et les liens noués avec l’extérieur du groupe. Autrement dit, comment et à quelles conditions se produit la « spirale sociale » attendue, qui doit contribuer à l’édification d’une communauté civique plus vaste ? Pour répondre à cette question, il mobilise la notion de « style de groupe » qu’il avait développé dans un article antérieur coécrit avec Nina Eliasoph, « Culture in interaction » [2].
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PAR :alexis mouthon
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