Compte rendu par Jérôme Bondu de la conférence « Réseaux sociaux et web 2.0 – Nouveaux comportements, nouvelles menaces », animée par Pascal Lointier.

CR : Réseaux sociaux et web 2.0 – Nouveaux comportements, nouvelles menaces

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THEME :
Il est indéniable que les réseaux sociaux sont en train de bouleverser notre manière de gérer nos réseaux relationnels, notre rapport à internet, nos modes de travail et plus globalement notre mode de vie.
Ces nouveaux comportements sont riches d’opportunités, mais aussi riches de menaces.
Au seuil de 2010, cette conférence a eu pour objectif de faire le point sur ces questions.

INTERVENANT :
Pa lointier.jpgscal Lointier est Président du Clusif, Club de la Sécurité de l'Information Français, et Conseiller Sécurité de l’Information chez Chartis (ex-AIG Europe).

CONFERENCE:
M. Lointier a introduit le sujet en rappelant que ce que l’on percevait comme « nouveau », était en réalité utilisé depuis longtemps. Ainsi les réseaux sociaux, sous une forme proche de ce que nous connaissons aujourd’hui c.à.d. une infrastructure informatique, ont été créés avec l’Internet. Mais ils étaient jusqu’à présent réservés à des communautés spécifiques, notamment les informaticiens, et s’appuyaient sur des ressources telles que les forums de USENET.

Ces infrastructures de mise en relation ont vu leur essor amplifié du fait de l’opportunité de mise en application de travaux de recherche en sociologie. Notamment la théorie du 6ème degré, la théorie des « small world » dite aussi de Milgram ou encore les études plus récentes sur le « swarm intelligence ».

Internet est un média qui charrie beaucoup d’idées reçues. On a une vision monolithique de l’internet alors qu’il s’agit d’un monde de diversité de ressources et d’acteurs : Internet signifie « Interconnexion of networks » et à l’origine, c’était un projet militaire pour maintenir la capacité de communication dans un contexte de guerre froide (explosion nucléaire en haute atmosphère ou encore Impulsion Electro-Magnétique). Internet n’a donc pas été conçu pour le commerce électronique, ce qui se traduit par une triple problématique d’authentification : l’email reçu (cf. phishing), le site visité (cf. pharming) et le profil et/ou avatar (cf. réseaux sociaux). Pour illustration, voici quelques unes de ces idées qu’il est bon de relever avant de voir les prolongements dans les réseaux sociaux :
– Il n’y a pas de pertinence de l’information sur internet. Tout peut y être dit, le pire comme le meilleur. La qualification de l’information (source, donnée émise) est donc critique voire fondamentale.
– Le droit à l’oubli est difficile à mettre en œuvre d’une part en raison de la résilience intrinsèque d’internet et d’autre part, en raison de la volonté clairement affichée par certains réseaux sociaux d’exploiter les données que vous aurez mis, ou qu’on aura mis en ligne et qui vous concernent : tout ce que vous direz/écrirez pourra être retenu/exploité contre vous… .
– Google est, parait-il, le meilleur des moteurs, mais « le meilleur des moins bons ». De plus, il semble qu’en France nous ayons un tropisme googlien inexplicable. Google est utilisé dans près de 90 % des recherches. Aux Etats-Unis même, il ne dépasse pas 70 %. En outre, il faut garder à l’esprit le modèle économique sous-jacent : faire du commerce, géolocaliser la réponse pour orienter les achats, etc. Pour dire la même chose autrement, l’indexation n’est ni neutre ni exhaustive.
– Google pourrait devenir le pire cauchemar des entreprises. Avec les Google Apps, le service DNS et la dématérialisation, l’entreprise aura bien du mal à maîtriser la disponibilité de ses information (leur accessibilité au moment voulu) et la confidentialité (espionnage économique sur une infrastructure tierce dont vous ne connaissez pas les règles et solutions de sécurité). De plus, comment tracer, historiser, des emplois et justifier ainsi la conformité à vos réglementations (SOX, PCI-DSS, CNIL…) ?
– L’évolution vers la photo-vidéo numérique, la mise en partage des fichiers ont créé un « exhibitionnisme électronique » qui fait que l’on s’affiche sans pudeur ni retenue sur internet, et l’on présente sur la toile (c'est-à-dire à qui veut le voir) ce que nous refuserions de montrer ne serait-ce qu’à un public restreint dans le monde réel.
– Autre évolution détectée, on perd peu à peu la mémoire collective contre une mémoire individuelle virtuelle. On stocke sur internet, dans ses mails, sur son blog, … des choses que l’on ne fait plus l’effort de retenir. On utilise Google pour vérifier « l’ortografe » d’un mot…

Ces problèmes présents sur internet semblent se cristalliser dans les réseaux sociaux :
– Derrière les réseaux sociaux, il n’y a pas de service public, ce sont des sociétés commerciales qui veulent « faire de l’argent » avec votre vie privée et/ou professionnelle. Facebook a changé récemment ses CGU (conditions générales d’utilisation) et a déclaré que les informations lui appartenaient ad vitam aeternam ! De plus, cet acteur interdit le « suicide virtuel », opération également commercialisée ;-) qui consiste à effacer ses traces sur la Toile.
– Les réseaux sociaux sont devenus le support d’actions délictueuses pré-existantes comme le Scam nigérian. Cette arnaque vise à faire croire à la cible qu’une somme très importante peut être débloquée (et partagée) s’il avance un faible montant. Bien sur, ce « faible » montant, s’il est « prêté », est … perdu.

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