Réflexion de Suzy Canivenc concernant une organisation sociale plus participative.

6. Autogestion et société de l’information : quel est le rapport ? (2) Les technologies autogestionnaires de l’information et de la communication

Quel est au juste le rapport entre la société de l’information et l’autogestion affiché par ce blog ? Telle est la question à laquelle vont tenter de répondre les prochains billets.

En accord avec les discours de la société post-industrielle de l’information, de la communication et du savoir, l’imaginaire qui entoure les TIC[1] s’inspire lui aussi (et peut-être plus encore) de l’utopie autogestionnaire.

Pour beaucoup, l’association des termes « imaginaire » et « technique » paraîtra des plus incongrue : alors que le premier renvoie à l’homme dans son côté le plus créatif voire fantasque, le second renvoie au monde froid et rationnel de la machine.

Pourtant, l’analyse des nouvelles technologies ne peut se satisfaire d’une conception purement techniciste et rationnelle. Au contraire, « l’étude de l’imaginaire social de la technique apparaît comme une composante importante de l’étude des techniques » : « il ne s’agit pas d’un élément accessoire des études sur la technique mais d’une approche essentielle »[2].

En effet, comme l’explique Victor Scardigli, « dans le premier temps de sa diffusion, toute nouvelle vague d’innovation conjugue indissociablement le symbolique et l’opérationnel (…) grattons la couche superficielle des discours qui annoncent la naissance d’une innovation ou des justifications qui accompagnent les premières décisions industrielles et politiques : aussitôt affleurent de l’irrationnel, du passionnel ». Les techniques sont toujours investies par nos « fantasmes flottants en quête d’un corps pour s’incarner »[3].

Les techniques – et particulièrement celles qui sont dites « nouvelles » – cristallisent ainsi un imaginaire puissant qui contient toujours un horizon utopique (un horizon de dépassement des réalités existantes) et qui vient remettre en cause les cadres traditionnels.

Les TIC, également nommés NTIC pour « Nouvelles » Technologies de l’Information et de la Communication, ne font pas exception. Celles-ci viendraient en effet saper deux grandes institutions contre lesquelles les penseurs autogestionnaires comme Proudhon se sont toujours battus : l’Etat et la propriété privée, base de la confiscation du pouvoir tant politique qu’économique.

La réappropriation du pouvoir politique :

Avec les NTIC, émergerait selon certains un nouveau mode de production des règles d’où l’Etat et tout pouvoir central seraient absents : le modèle de l’autorégulation ou de l’auto-organisation, basé sur la dissémination du pouvoir politique au sein de l’ensemble de la structure sociale. Patrice Flichy intitule ainsi l’un des paragraphes de son ouvrage consacré à L’imaginaire d’Internet[4] : « Internet, un modèle pour une société sans Etat ».

Cette dissémination du pouvoir s’opèrerait grâce à :

-         La démocratisation de la communication (c’est-à-dire de la possibilité pour tous de s’exprimer) ;

-         La démocratisation des informations et des savoirs ;

-         Une organisation sociale plus participative.

On retrouve ici une grande partie des thématiques clés de l’autogestion sur lesquelles nous avons basé la définition de notre idéal-type.

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