Après nos femmes philosophes des deux dernières semaines (Cynthia Fleury ” Et si on réhabilitait le courage ?”, et Myriam Revault d’Allonnes
“Et s’il fallait savoir renoncer à aimer la démocratie ?”), retour à un
penseur-homme ! Notre chronique “Jour du Penseur” accueille aujourd’hui
Paul Virilio, dont vous pourrez juger de l’acuïté et de la pertinence
de la pensée dans la vidéo ci-dessus qui en constitue une bonne
synthèse.
Petit
détour par Wikipédia : “Paul Virilio est un urbaniste et essayiste
français principalement connu pour ses écrits sur la technologie et la
vitesse, dont l’alliance constitue à ses yeux une « dromosphère ». Né
en 1932 d’un père communiste italien et d’une mère catholique bretonne,
il vit, enfant, les bombardements de Nantes, et en gardera un intérêt
pour les choses de la guerre et une inquiétude pour la fragilité du
monde urbain. Après une formation de maître verrier à l’Ecole des
métiers d’art, tout en suivant les cours de Vladimir Jankélévitch et de
Raymond Aron à La Sorbonne, il collabore avec Henri Matisse à St
Paul-de-Vence et avec Georges Braque à Varengeville. Il se convertit au
catholicisme en 1950. Enseignant à l’ESA (il eut notamment pour élève
Jean Nouvel), il évolue vers l’urbanisme et l’architecture qu’il aborde
en même temps comme un vaste système de réseaux dont il s’agit de
catégoriser les objets, puis pondérer la hiérarchie par leurs vitesses.
Il a mis en évidence l’importance de l’espace concret dans la vie
sociale, et plusieurs auteurs qui l’ont connu ont fait une œuvre
remarquable sur ce sujet, comme Espèce d’espaces de Georges Perec, Énergie et équité d’Ivan Illich, ou L’Art de faire
de Michel de Certeau.” Il est l’auteur d’une quinzaine de livres depuis
1975, dont “L’espace critique” (Essai sur l’urbanisme et les nouvelles
technologies. 1984), “L’art du Moteur” (publié en 1993 chez Galilée. A
lire impérativement). Dans “Ce qui arrive”, publié en 2002, qui défend
la thèse de “l’accident-intégral”, il s’intéresse à la naissance de la
“philofolie” d’un progrès devenu suicidaire, et a publié plus récemment
“Le Futurisme de l’instant” (2009) et une contribution à une oeuvre
collective “Regards sur la crise”, en 2010.
Le
thème central de Virilio au travers de tous ses livres, est une
réflexion critique sur la vitesse. Voici ce qu’il en disait déjà dans
une interview au Monde en 2000 : “Peu à peu, j’ai fini par comprendre
ce que le futuriste Marinetti avait pressenti : la vitesse, c’est la
violence dans tous les domaines… Il nous faudrait absolument une
économie politique de la vitesse ou ce que j’appelle une “dromologie”,
c’est à dire une discipline qui s’intéresse aux ravages de
l’accélération et de la course. Actuellement, la vitesse des
transmissions a tendance à nous transformer en esclaves de
l’espace-temps et le téléphone portable en représente une image parfois
caricaturale. Aux anciennes sociétés de l’enfermement carcéral, comme
dirait Foucault, ont succédé les sociétés du contrôle : d’un côté le
rempart, de l’autre le portique magnétique. Et le contrôle, ce ne sont
pas seulement d’innombrables caméras de télésurveillance, mais aussi
tous ces systèmes du genre prélèvement automatique qui nous font passer
sous la dictature de la vitesse absolue. Nous sommes de plus en plus
contraints de vivre en “temps réel” et la vitesse conditionne
l’économie, comme on peut le constater dans la conjonction des Bourses
ou l’instantanéité des cotations qui font régner en permanence une
panique virtuelle. Nous n’avons pas encore assez conscience que
l’accélération générale menace la démocratie. La liberté de choix et
d’intelligence en commun est contestée par l’exigence, en tous
domaines, de réponses immédiates. Désormais, la vitesse est vraiment
devenue notre milieu, nous n’habitons plus la géographie mais le temps
mondial, au point d’en éprouver presque un malaise physique”. C’est ce
qu’il appelle “l’instantanéïsme” dans lequel nous vivons désormais, qui
consacre “l’épuisement du temps par la vitesse”, un monde dans lequel
“Nous ne sentons plus, nous souffrons”. Pour Virilio, ” Le krach montre
que la terre est trop petite pour le progrès, pour la vitesse de
l’Histoire. D’où les accidents à répétition.” C’est pourquoi Virilio en
appelle à un retour de l’échelle humaine du temps et de l’espace,….
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SOURCE nicolas bordas
PAR: alexis mouthon
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