Pris dans les mailles du filet de notre interdépendance = Tous connectés, tous proches, tous codépendants par Robert Branche


Grâce
au langage, nous avons appris à manipuler des concepts et des
représentations, et à construire des interprétations. Grâce à
l’écriture, nous avons pu stocker de l’information non plus seulement
dans notre mémoire personnelle, mais aussi dans un support externe,
début d’exodarwinisme mental en reprenant la terminologie de Michel
Serres. Grâce à l’imprimerie, ce stockage externe a gagné en puissance
avec la multiplication facilitée par la reproduction.

Ce processus se poursuit avec l’arrivée des technologies de l’information :

Elles viennent donner une toute nouvelle puissance au stockage de l’information :
nous sommes constamment à un clic tant de la sauvegarde que de l’accès,
et on peut stocker aussi bien de l’écrit et de l’image que du son. Le
coût du gigaoctet s’effondre et devient de plus en plus une commodité
dont la charge tend vers zéro. Ce stockage se fait maintenant sur le
réseau et, grâce à l’indexation, aux liens RSS et aux moteurs de
recherche comme Google, l’accès est facile et immédiat quel que soit
l’endroit où l’on se trouve.

Elles nous connectent progressivement tous, individus comme systèmes :
le monde devient progressivement une grande toile réticulée qui nous
prend dans ses filets. Tout peut se propager : comme la toile d’une
araignée vibre à la moindre proie qui se prend dans les mailles, nous
résonnons au moindre aléa.

Chacun peut vivre intellectuellement des situations sans avoir à les expérimenter physiquement :
chacun peut avoir un avatar et circuler dans le cyberespace pour y
interagir avec d’autres excroissances virtuelles. Le développement des
systèmes experts facilite l’élaboration de scénarios et la construction
de représentations : il est possible de traiter une quantité de plus en
plus grande d’informations, de structurer automatiquement des analyses
et des synthèses à partir de ce traitement, d’élaborer des
représentations de ces résultats plus facilement manipulables dans
l’esprit humain.

De plus, nous sommes non seulement connectés par des systèmes, mais
aussi physiquement au contact les uns des autres : nos corps se
touchent de plus en plus. Depuis un siècle, la croissance de la
population humaine s’est brutalement accélérée : en cinquante ans, nous
venons de passer de deux milliards et demi d’hommes à six milliards,
alors que nous n’étions qu’un milliard, il y a deux cents ans, et deux
cent cinquante millions, il y a mille ans. Demain, en 2050, nous serons
probablement neuf milliards.

Dans le même temps, l’impact de chacun de nous est démultiplié par
tous les outils mis à notre disposition : grâce aux « objets-monde »,
il suffit de quelques hommes pour agir sur le monde tout entier. 

Résultat, comme l’écrit Michel Serres, « nous dépendons enfin
des choses qui dépendent de nous. (…) Ladite mondialisation me paraît
aujourd’hui au moins autant le résultat de l’activité du Monde que des
nôtres.
 » (*)

Qu’est-ce à dire ? Que nous sommes pris dans les mailles de l’effet
de nos propres actes, que la boucle d’interaction entre l’action et ce
sur quoi on agit devient prépondérante. Témoin les débats actuels sur
le climat et le réchauffement de la Terre, l’eau, la pollution,
l’énergie…

Conséquence, l’horizon du flou se rapproche et il devient de plus en
plus aléatoire de voir précisément au-delà d’un horizon proche. Très
vite, nous ne pouvons au mieux que prévoir les grandes tendances, et
non plus les évolutions précises.

Plutôt que parler d’horizon de flou, je devrais parler de flou
progressif : plus je m’écarte du présent, moins je vois clair. A un
moment, le flou est tel que je ne perçois plus que les grandes lignes.

Vers quel système d’organisation allons-nous ? A quoi va ressembler demain ce « Neuromonde » en train d’émerger ?

Personne ne le sait vraiment. Simplement, ce sera un monde où il
sera très difficile de démêler les fils, où une action en un point
pourra se répercuter de partout. Toutes les crises récentes témoignent
de ce flou qui nous envahit de plus en plus.

(*) Le temps des crises

Pour plus d’informations, aller lire mes articles sur :

par Robert Branche
(son site)

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