Le nouveau film d’Ivo Gormley, Playmakers
montre comment certains se réapproprient le jeu pour créer du lien
social. Ainsi de ces jeunes blancs de la classe moyenne partis jouer à
chat dans la rue, la nuit, et qui, confrontés à des jeunes Pakistanais
qui ne comprenaient pas ce qu’ils faisaient et qui hésitaient à aller
se plaindre à la police, les ont finalement invités à venir jouer avec
eux, pour finir bras dessus bras dessous après une partie nocturne
endiablée.
Playmakers from thinkpublic on Vimeo.
Ivo Gormley explique également avoir travaillé dans le service qui
s’occupe des patients atteints d’un cancer pour casser les hiérarchies
constituées, permettre aux malades de prendre des responsabilités, et
améliorer les relations du personnel soignant et des patients.
Evoquant l’individualisme et la compétition qui règne généralement dans les salles de gym, ce qu’il qualifie de “mauvaise gym”, et l’isolement croissant des personnes âgées, il a aussi participé à la mise en place du projet Good Gym, via l’agence d’innovation sociale britannique Think Public
pour laquelle il est anthropologue, qui incite ceux qui ne pouvaient ou
ne voulaient pas perdre de temps à aller en salle de gym à aller courir
pour apporter par exemple un journal à des personnes âgées, trop
contentes de pouvoir ainsi voir du monde. Dans les deux cas, le
bénéfice est non seulement social, mais également physiologique : avoir
des contacts réguliers avec des jeunes a un impact direct sur
l’espérance de vie des plus âgés, leurs capacités cognitives et leur
santé vasculaire.
Pour Ivo Gormley, si le 20e siècle semble avoir donné raison à
Thomas Hobbes, les nouvelles formes de sociabilité et d’entraide
mutuelle que l’on voit poindre, notamment via le Net, nous renvoient
plutôt à Kropotkine. Et nous aurions probablement beaucoup à gagner à
tenter de reconcevoir nos relations, et nos actions, afin de remettre
l’entraide mutuelle au coeur des processus.
SOURCE = http://www.internetactu.net/2010/07/16/embrasser-la-complexite/

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