Les enfants d’Internet arrivent à l’âge adulte. Par Cécilia Gabizon. (Etude BVA)

«Digital natives» : ceux qui sont nés dans le Web 2.0, avec l'ordinateur pour compagnon de jeu.
«Digital natives» : ceux qui sont nés dans le Web 2.0, avec l'ordinateur pour compagnon de jeu.
Crédits photo : Le Figaro

Nés une souris dans la main, les 18-25 ans abordent la vie comme un jeu. 

Dans
l'univers du Net, les jeunes de 18 à 25 ans forment la génération Y.
Prononcez Why «pourquoi» en anglais). Ou encore les «digital natives» :
ceux qui sont nés dans le Web 2.0, avec l'ordinateur pour compagnon de
jeu. La société découvre leurs mœurs depuis qu'ils ont franchi les
portes de l'entreprise.

À la demande de patrons du CAC 40, la
société d'étude BVA s'est immergée pendant des mois dans cette
génération. «Leur activité cérébrale, leur conscience du réel, leurs
capacités intellectuelles tout comme leur vision sociale ont été
fondamentalement transformées par l'omniprésence du digital tout au
long de leur enfance», peut-on lire dans l'enquête publiée début
juillet par BVA. Des études scientifiques tentent de sonder leurs
neurones dopés au virtuel, sans conclure pour l'instant. La sociologie,
elle, ébauche une description. La vie pour eux est un jeu. Ils ne
cherchent pas à changer le monde, mais à l'optimiser, repliés sur leur
tribu, plongés dans l'instant.

«C'est principalement ce rapport
au temps qui les différencie de leurs aînés» , précise le sociologue
Stéphane Hugon. «Les quinquas ont été élevés avec la culture du projet.
La vie était une série d'étapes, d'efforts et de sacrifices vers un
but. Ce modèle est en voie d'extinction. Les jeunes ne croient plus au
futur et surinvestissent le présent.» Une forme d'hédonisme fébrile,
avec la recherche de sensations fortes, le retour «des drogues dures»
chez certains, ou des comportements à risque, poursuit Hugon.

Au
travail, ils vivent souvent la précarité et s'en accommodent, «avec un
sens de l'adaptation accrue», selon BVA. Une souplesse ancrée dans un
certain détachement. Chargée des ressources humaines dans la société de
conseil Accenture, Armelle Carminati-Rabasse décrit une génération en
apparence dilettante. «Ces jeunes ne travaillent que s'ils comprennent
pourquoi. Il faut passer plus de temps à expliquer la mission, ses
avantages, reconnaître les inconvénients et annoncer qu'on les prendra
en compte pour la suite.» Dans ces conditions, «ils s'impliquent»,
assure cette responsable. Les «Y» se montrent alors rapides,
coopératifs, capables de jongler avec les sources d'information,
d'avancer même interrompus par mille messages et surtout prêts à
mobiliser les ressources de leurs réseaux pour obtenir des réponses,
indifférents au cloisonnement qui prévalait jusque-là dans les
entreprises.

Souvent efficaces dans l'action. Moins dans la
réflexion de longue portée. Et prêts à quitter un travail dont ils ne
sont pas satisfaits. «Le digital native est perçu par certains adultes
comme superficiel, sans idéal, ne respectant pas l'autorité», note BVA.
Habitués au monde lisse de l'Internet où, d'un clic, on zappe les
contrariétés, où les relations s'épanouissent d'autant plus facilement
qu'elles sont virtuelles, ils sont «tentés de contourner les
problèmes», estime l'étude. Ils évitent l'affrontement et
s'affranchissent des règles au besoin.


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http://www.lefigaro.fr/web/2010/07/18/01022-20100718ARTFIG00221-les-enfants-d-internet-arrivent-a-l-age-adulte.php

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