Lu dans Palace Costes, le magazine distribué chez les Costes, un article de Pierre-François Le Louët, de l’agence Nelly Rodi.

RE

Back to basics

En période de crise, on observe un retour aux basiques.
D’abord par économie, on s’attache à acheter juste, durable. Et puis par contraste avec la période d’excès préalable.

Je parlerai aussi de nouvelle nostalgie, avec les retours en force des styles années 50’s / 60’s, du cow-boy au university boy à Teddy, en passant par le style preppy et la nouvelle bourgeoisie.

Delirium

Le besoin de superficiel, d’excessif, de rêve est latent : voir le succès de Lady Gaga et de ses tenues extravagantes.

Le retour du fantastique, du gothique, du mystère est avéré par la pop culture : Harry Potter et Twilight en littérature, exposition sur les Vanités, tendance néo-gothique en mode (Ann Demeulemesteer, Rick Owens), succès des séries Lost, Heroes, Mentalist, etc.

Besoin d’enracinement dans une identité et une sous-culture à l’heure du Mainstream et de l’identitisme, esthétique bizarre et surréaliste qui porte le morbide en soi pour signifier la non compréhension et le décalage par rapport aux repères, voire un léger rejet de la réalité.

Beauty Nox

Psy Show

La psy est présente médiatiquement, en bien ou en mal : voir la critique biaisée et maladroite de Sigmund Freud que fait Michel Onfray dans Le crépuscule d’une idole.

Slow

Le mouvement Slow prend de l’ampleur.

Le mouvement Reboot de San Francisco a édité un manifeste populaire et propose un shabbat technologique et d’éteindre ordinateurs et téléphones un jour par semaine pour se reposer du diktat de disponibilité permanente.

Le philosophe Hartmut Rosa écrit « Accelération : une critique sociale du temps » et propose des stratégies de décélération.

Initiatives Slow Média pour dénoncer la sur-stimulation due à l’accumulation de médias et à l’accélération de la vitesse avec Twitter, les blogs, les infos, etc.

Paradoxe du temps réel : plus on est connecté en temps réel et moins on perd de temps grâce aux technologies de l’information modernes, plus on a l’impression de ne pas avoir de temps. Sentiment d’urgence permanente, le temps devenu valeur centrale, on n’arrive pas à accomplir tout ce que l’on aimerait accomplir, on ne supporte plus aucune forme d’attente ou de contrainte, on n’arrive plus à profiter, etc.

Les nouveaux connaisseurs

Tendance de fond en matière de communication : les marques de luxe reviennent à l’artisanal, à la série limitée, à l’artistique. Voir les visuels Vuitton ou Persol qui glorifient l’artisan derrière le produit.

Face aux marques de consommation courante qui adoptent les codes du luxe (Nespresso et sa star prescriptrice, Nespresso et ses visuels célébrant les caféiers, etc.), les marques de luxe se réfugient dans l’art et s’adressent aux connaisseurs, aux vrais.

La fin du IT bag

Le it-bag est le summum du suivisme d’appartenance. Il permet de montrer que l’on est dans le coup mais aussi donne un sentiment d’appartenance à une tribu. On l’a vu avec les it-bags Vanessa Bruno puis Karl Who?, entre autres.

Les fashionistas et trendsetteuses en quête de nouveau voudront plus d’exclusif et plus d’artisanal, de pièce unique ou personnalisée. Quant aux bobos, elles voudront un article qui définisse et fasse savoir leur conscience ou leur identité (écolo, développement durable, etc.) par un statut visible.

Mais je ne crois pas à la fin totale du it-bag. Le besoin d’affirmation et d’appartenance, de ré-affirmation de soi reste très prenant aujourd’hui. Voir le succès au cinéma de Sex and the city 2, summum de la glorification du it-bag, de la it-robe, etc.

Louez-moi

Voir l’article sur la fin de la propriété et le règne du temporaire.

 

source = http://www.lestempsdansent.com/la-meteo-des-tendances-article-de-pierre-francois-le-louet/