Interview d’Olivier Covo, planneur stratégique, directeur de l’agence Brandy Sound

Par

Laure Dasinieres


Panda média#4: Interview d’Olivier Covo, planneur stratégique, directeur de l’agence Brandy Sound

L’agence Brandy Sound est spécialisée dans l’identité sonore, le design musical et le conseil en communication sonore. Elle vise à mettre en relations valeurs de marque et émotion musicales. On a interviewé par mail son directeur stratégique, Olivier Covo qui nous raconte ce en quoi consiste son métier…Il ne nous dévoile pas tout mais c’est déjà passionnant!

1.  Pouvez vous nous présenter « Brandy Sound »

Brandy Sound est l’agence de marketing et communication sonore qui met en relation marques et musique. L’Agence  existe depuis 5 ans et a été créée par 3 personnes venant de chez l’annonceur, des médias, Agence et disque. Nous avons développé une approche raisonnée, le sound planning © ou planning stratégique sonore pour permettre aux annonceurs d’objectiver leur relation au son dans un monde de dominante visuelle et écrite. Nous travaillons sur un registre de signes et proposons une approche structurée (benchmarking, nature de la relation désirée, plateforme) comme c’est le cas dans le planning stratégique en général.

2. La musique et plus généralement les sons sont ils constitutifs de l’image de marque? Pourquoi? Comment? Avez vous des exemples?

Le son est un medium très impliquant qui stimule l’imaginaire via un registre émotionnel. C’est-à-dire que notre perception est soumise à notre expérience vécue. C’est une force puisque l’évocation va permettre de nous transporter entre nostalgie (pour le passé) et plaisir (pour le présent). Mais c’est aussi nouveau dans un marketing qui se situe trop souvent dans une logique de récepteur. On peut construire un langage sonore lorsque l’on se situe du point de vue de l’émetteur : La marque
Au niveau identitaire, le son est le pilier de l’évocation dans la construction de l’image de marque. Il marque ou permet de scénariser la relation par l’expérience vécue et ainsi développer de la préférence. Il singularise lorsqu’il est signifiant dans  son écosystème (par exemple Bouygues Telecom dans le secteur mobile). Le son est l’un des 3 piliers identitaires avec le déclaratif (le nom), le système de représentation visuelle (logo, imagerie…). L’ensemble se doit d’être cohérent. Plus on est cohérent, plus on densifie l’image de marque et pus l’image sonore est claire.s

3. Quels usages faites vous du « sonore » au sein de l’agence?

Il y a plusieurs niveaux :
Sons primaires : Identitaires et pérennes
Il s’agit de développer l’univers musical et sonore d’une marque
Sons secondaires : Communicationnel et conjoncturels
Il s’agit de développer une cohérence éditoriale depuis l’univers musical est sonore
Sons tertiaires : Identitaires et pérennes
Par exemple la signature phonique d’une automobile

Nous développons des grammaires sonores pour nos clients. Cela se traduit par des formes très différentes. Mais la question que nous nous posons, c’est comment le son va permettre de stimuler l’efficacité de la communication de telle marque.

Par exemple :

Identité sonore de Bouygues Telecom ou La Halle ou Desperados
Association vins/musique « Tasting notes » pour LVMH
Oxford Music Tour pour Oxford
Mixtaroute pour la prévention des risques de la route

Au plan des registres d’exploitation :

– L’évocation
– La segmentation : Montre-moi ta musique, je te dirais qui tu es
– La congruence : Influer sur la perception

4. Compositions originales, achats de droits sur des sons déjà existants… comment fonctionnez vous?

Nous représentons environ 400 auteurs et compositeurs dans le monde. Nous pensons que c’est depuis la marque et son univers que se définit l’approche éditoriale et nous opérons des choix de compositeurs afin de mettre le bon compositeur en relation avec la bonne marque.

Concernant les droits, les cas de figure sont très différents. Mais nous avons une liberté totale, ce qui nous permet d’avoir une liberté créative totale. C’est-à-dire que nous ne cherchons pas à tout prix à placer un artiste parce que nous en maîtrisons les droits ou le catalogue. Ce n’est pas notre métier. Nous conseillons, nous produisons et créons ou nous allons chercher la musique là ou elle est. Pour cela nous avons un réseau de consultants dans chaque pays importants pour nos clients.

Cependant, nous pensons qu’en matière identitaire, chaque marque étant singulière et unique, il faut que sa musique soit unique et singulière. Au plan de la communication, il faut avant tout rechercher la cohérence avec l’histoire qui est racontée mais aussi avec la marque.

5. On parle beaucoup de « Brand Content » en ce moment dans le domaine du la com’ et du marketing… la musique a t-elle sa place dans cette « stratégie »?… (Je pense notamment aux organisations de soirées/bloc party de Diesel notamment ou encore au CD compil’ … mais il y en a sûrement d’autres)

Oui. Effectivement. Nous sommes d’ailleurs en train de développer cette activité. Mixtaroute en est un exemple. Nous voyons notre métier à deux niveaux :

– Scénariser la relation
– Entertainer la relation

Mais, je pense à des contenus spécifiques où la marque en est la productrice. Les block parties sont plus événementielles à mon sens.

Et là encore une fois, je ne peux en dire plus…

6. Brandy Sound investit dans des projets artistiques? Vous nous présentez cette facette?

Oui absolument. Chaque année, nous investissons dans des projets afin de leur donner les moyens de se développer. Nous travaillons actuellement sur l’ensemble Nord Sud qui regroupe des musiciens de tous horizons (classique, jazz, contemporain, musique actuelles…) afin de créer des conversations musicales entre Nord et Sud. Nous travaillons sur la santeria Cubaine. Vous pouvez aller écouter sur le site.

7. Pensez vous que la publicité puisse « servir » la jeune création musicale?

Je pense que la publicité est un accélérateur de visibilité. Si un artiste a du talent, il sera remarqué plus vite. Cependant, nous sommes dans un monde où la notion d’exposition va petit à petit se transformer en notion de relation et de conversation. Dans un espace public de plus en plus connecté. Je pense que les marques peuvent servir la jeune création musicale. Plus largement, je pense qu’il y a plein de nouveaux modèles explorer pour permettre aux artistes de se développer. Nous sommes en train de travailler là-dessus. Mais je ne peux en dire plus pour le moment.

(Je sais c’est assez frustrant (-: Mais on est dnas des processus de l’innovation que nous ne pouvons partager. Même si votre question est pertinente.

8. enfin, passage rituel dans nos ITW: votre top 5 musique

Je vous met ça pour la musique (-:

I blame Coco
Philippe Katerine
Bonobo
Aloe Blac
Jamie Liddle

Il y en a encore beaucoup…
C’est ceux qui me viennent à l’esprit en ce moment.

 

source = http://www.notfortourists-paris.com/wordpress/2010/10/18/panda-media4-interview-dolivier-covo-planneur-strategique-directeur-de-lagence-brandy-sound/

 

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