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Oyé oyé les élections Cantonales ont lieu le 20 et 27 mars prochains ! Difficile de susciter l'enthousiasme pour une élection dont les enjeux sont mal compris par la plupart des électeurs, d'autant plus quand les médias lui font de l'ombre en préférant se concentrer sur les premiers frémissements de la Présidentielle 2012…
Dans ce contexte, est il possible de mobiliser en ligne ? Cela parait compliqué, bien que la nature locale de cette élection soit sans doute un atout. Mais qui dit mobilisation en ligne dit aussi masse critique d'internautes susceptibles de créer le mouvement attendu. Autre challenge encore plus difficile à réaliser pendant cette élection : le pari de la rupture de média. Comment créer du "porte à porte" sur le terrain via un outil d'organisation en ligne ?
Pour répondre à ces interrogations, il nous est paru intéressant d'interviewer les créateurs du site macampagneelectorale.fr, qui ont décidé de relever courageusement ces défis. Courageux certes, mais aussi visionnaires, car les Cantonales pourraient n'être qu'une phase pilote de mobilisations en ligne beaucoup plus ambitieuses, par exemple pendant les Présidentielles 2012. Mais aussi pourquoi pas pour toute cause fédératrice : en effet, l'application Cantonales 2011 a été développée sur la base de la technologie “CauseBuilder” dont son fondateur Nicolas Colin nous explique les fondements.

Netpolitique : Nicolas Colin, vous êtes le co-fondateur de CauseBuilder, pouvez vous décrire brièvement le projet, ainsi que la date de son lancement ?
NC : CauseBuilder est une application développée pour le portail Proxima Mobile, qui sera mise en ligne dans le courant du mois de mars 2011. Conçue comme une application au service des citoyens, elle permettra à toute personne ayant une cause à défendre de présenter sa cause en ligne, puis de recruter et de mobiliser autour d’elle.
Jusqu’ici, rien d’original – sauf que CauseBuilder propose une approche innovante de la mobilisation, fondée sur la mise en relation entre personnes qui ne se connaissent pas.
Mobiliser avec CauseBuilder, ce n’est pas seulement demander à chacun de mobiliser ses amis, contrairement à l’approche qui domine aujourd’hui. Mobiliser avec CauseBuilder, c’est proposer aux plus motivés de rencontrer de nouvelles personnes, faire d’une mobilisation autour d’une cause l’opportunité de se faire de nouveaux amis.
Pour tenir cette promesse, il faut relever de nombreux défis : quelles rencontres, selon quelles modalités, entre quelles personnes, avec quels critères d’affinité ou de proximité? L’expérience utilisateur est la clef de la réussite. Il s’agit de rendre l’expérience de la mobilisation inspirante et ludique.
Netpolitique : A quels domaines CauseBuilder s'applique-t-il ? Quel est le profil type de l'utilisateur de CauseBuilder?
NC : CauseBuilder est conçue pour toute personne qui a une cause à défendre : un individu qui veut mobiliser autour d’un sujet qui lui tient à coeur, un candidat à une élection qui souhaite créer un élan collectif autour de sa campagne, une association qui souhaite recruter de nouveaux membres, un artiste qui veut rassembler du public pour son concert, un club sportif qui veut remplir un petit stade à l’occasion d’un match.
Pour des utilisateurs aux besoins plus ciblés, nous avons beaucoup d’idées et de projets. La première application spécialisée, qui sera disponible dès cette semaine (donc avant même l’application CauseBuilder à proprement parler), s’intitule tout simplement «Cantonales 2011». Son l’objet est d’aider les candidats aux élections cantonales à mieux organiser leurs campagnes de porte-à-porte. Au candidat et à son équipe, nous allons proposer une plateforme pour mieux préparer une campagne de porte-à-porte, pour savoir à quelle porte frapper et ne pas disperser les efforts.
Il s’agit d’une application très simple, et gratuite, qui préfigure un service plus ambitieux à l’usage de tout candidat à toute élection – en France ou ailleurs… L’URL est www.macampagneelectorale.fr
Netpolitique : Dans la description faite du projet par Cap Digital, Causebuilder est présenté comme "le premier outil à créer des communautés actives". Pouvez-vous préciser comment se crèent les communautés dans Causebuilder, quelles sont les mécaniques d'incentives, et en quoi cela permettrait d'accélérer les mouvements et engagements sur le web ?
NC : L’approche CauseBuilder, c’est la mise en relation entre des personnes qui ne se connaissent pas, les rencontres autour d’une cause. En 2008, Barack Obama a conduit aux Etats-Unis une campagne de mobilisation qui est devenue un exemple et une référence dans le monde entier. Dans cette campagne, il y avait cette idée très simple : si vous avez dans votre entourage un électeur indécis, n’essayez pas de le convaincre vous-même – dites-nous plutôt quel est son profil et quel militant nous pourrions lui envoyer pour que le courant passe bien. Au lieu de se reposer exclusivement sur les réseaux d’amis, Obama a ainsi provoqué des rencontres entre Américains, il a fait se rencontrer des électeurs convaincus et des électeurs indécis. De ces rencontres sont nées des conversations qui ont permis aux uns et aux autres de se forger leur conviction intime. Et des liens tissés entre Américains est né cet élan collectif qui a permis à Obama de l’emporter.
CauseBuilder reprend cette approche : mobiliser autour d’une cause, c’est faire des rencontres. Si je suis volontaire et engagé, CauseBuilder m’indique des personnes à convaincre avec lesquelles j’ai des affinités. C’est à moi de rentrer en contact avec elles et de devenir auprès d’elles un ambassadeur de la cause.
Bien sûr, tout le monde ne montera pas à ce niveau d’engagement : le porte-à-porte, même dématérialisé, est une forme d’engagement très exigeante. Mais CauseBuilder donne les moyens d’agir à ceux qui, après avoir mobilisé tous leurs amis, ont encore de l’énergie à revendre et une force de conviction à exercer auprès de nouveaux interlocuteurs. CauseBuilder, c’est à la fois des outils pour l’action et un révélateur de ceux qui sont les plus motivés et les plus efficaces pour mobiliser. Quand on a une cause à défendre, c’est un vrai service rendu !
Netpolitique : Quelles sont les sources d'inspiration du projet ? Quels seraient par exemple les similitudes et/ou différences avec le système de "Getting Out the Vote" mis en place par Obama en 2008 ?
NC : Susciter des rencontres entre électeurs n’était pas au départ un principe directeur de la campagne d’Obama. C’était une expérience parmi mille autres, que l’on retient parce qu’elle a rencontré un grand succès et a permis de faire la différence. C’est avant tout une leçon à tirer : mettre en relation des personnes qui ne se connaissent pas est un mode de mobilisation particulièrement puissant.
La principale différence entre la campagne d’Obama et l’approche que propose CauseBuilder est qu’Obama a suscité des rencontres offline. Il s’agissait de convaincre pas par internet, mais par téléphone ou en porte à porte. Avec CauseBuilder, l’essentiel se passe online : c’est une forme d’interaction différente, à la fois plus facile et moins implicante, mais qui peut parfaitement déboucher sur des rencontres offline – surtout pour des causes géographiquement localisées. Nous allons explorer tout cela et faire évoluer nos applications à l’épreuve de l’expérience.
Tout candidat aux cantonales peut nous contacter pour en savoir plus sur cantonales2011@causebuilder.com

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