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Le Grand Auditorium du Palais des
Festivals était plein à craquer pour écouter la Keynote de Robert Kyncl,
le patron des contenus de Google/Youtube, ex-responsable des contenus
de Netflix, l’autre épouvantail des diffuseurs.

Une intervention attendue, puisque
Youtube venait d’annoncer le lancement de 60 nouvelles chaînes de
télévision à la demande en Europe (dont 13 en France) et qui viennent
compléter les 100 chaînes disponibles aux Etats-Unis.
Avec un investissement de plus de 150
millions de dollars, Youtube n’a pas lésiné sur les moyens pour attirer
de grands producteurs de TV pour bâtir une offre qui sera disponible sur
les écrans d’ordinateurs, mais aussi sur tous les terminaux mobiles,
sans oublier la TV via la Google TV, récemment commercialisée en France
par Sony (lire le test de DHR ici).
En leur garantissant une sorte d’avance sur recettes (sur les revenus
publicitaires), Youtube a mis le pied à l’étrier des producteurs tentés
par l’aventure de la délinéarisation en leur attribuant un budget
compris entre 500.000 et un million d’euros.
Mais aujourd’hui, ce n’était pas tant la
présentation de ces nouvelles offres de programmes qui intéressait le
public que le partage de la vision de Youtube face à un parterre de
producteurs et de diffuseurs. Car avec 800 millions d’internautes qui
regardent 4 milliards d’heures de vidéo par mois, l’arrivée de Youtube
sur le marché des contenus « premium » a de quoi en effrayer plus d’un.
Robert Kyncl ne s’est pas dérobé. Il a commencé son intervention par une question: « Quelle est la différence entre le contenu et la distribution ? L’audience. Le contenu a l’audience, la distribution la possède ! »
Robert Kyncl a d’abord expliqué pourquoi le business de l’audience était primordial aujourd’hui :
« Jerry Seinfeld a créé le format TV
le plus populaire de l’histoire et sa fortune est estimée à 800
millions de dollars alors que Haim Saban. le fondateur de Fox Kids a
vendu son entreprise 3,5 milliards de dollars. Jerry avait l’audience,
Haim la possédait ! C’est ça la différence entre le contenu et la
distribution. »

Il a également montré que les grands groupes médias réalisaient plus de recettes dans la distribution que dans les contenus.

Puis il a donné l’exemple d’Eurosport
qui s’était lancé avec un budget de 5 millions de dollars en 1999 alors
que Oprah Winfrey a du investir 300 millions de dollars pour lancer OWN.
Plus le temps passe, plus les coûts liés à l’acquisition d’une
audience augmentent.
Et d’expliquer que maintenant de grands artistes et de grands producteurs viennent construire leur audience sur Youtube.
« Le public est en pleine mutation, et si vous voulez le suivre, il faut mettre des programmes sur Youtube » explique Robert Kyncl. "Et
à chaque fois que le consommateur bouge, alors les investisseurs y
prêtent attention, et ils prêtent attention aux chaînes Youtube cette
année."
Il a ensuite expliqué le modèle vertueux de Youtube : «
tout cela ne serait pas possible sans revenus. Notre publicité est
optionnelle. Les utilisateurs peuvent ignorer les vidéos publicitaires
s'ils ne les aiment pas. C'est ça le « big deal » . Lorsque les
annonceurs ne paient que lorsque les annonces sont visionnées, et quand
les spectateurs regardent uniquement les annonces qui leur tiennent à
cœur, les annonceurs paient plus. Et cela ne les dérangent pas. Cela
signifie que les créateurs de contenu gagnent plus. Tout le monde gagne
… Notre système commence à fonctionner. "
Aux États-Unis, quand YouTube
compare ses annonces vidéo « skippables », nous faisons autant de
revenus à l'heure que les annonces sur la télévision par câble".
Qu'est-ce que cela signifie pour le
public du MIPCOM, diffuseurs et des producteurs? "Vous devez être dans
le business de l’audience … Ca paye. »

Mais le monde merveilleux et vertueux
présenté par Robert Kyncl fait grincer des dents quelques professionnels
du secteur. En effet, la récente recrudescence de films entiers mis à
disposition par des internautes sur Youtube relance le débat des Content
ID et du statut très protecteur de l’hébergeur.
Mais
malgré cela, ce qu’il faut retenir aujourd'hui, c’est que le géant du
Web a enfin trouvé une stratégie pour percer dans les contenus, aidé en
cela par les plus grands producteurs de la planète qui eux aussi, sont
en recherche permanente d’innovation, de nouveaux formats et de nouveaux
canaux de distribution. Youtube est désormais un interlocuteur
incontournable au même titre que les chaînes de télévision classiques.
La bataille peut commencer.

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