CONDITIONNER LES AIDES AUX ENTREPRISES POUR FAVORISER UNE CROISSANCE EN TRIPLE IMPACT

Un des sujets phares de la rentrée pourrait bien être la fin des aides publiques aux grandes entreprises sans contrepartie. La proposition sera en tous cas portée par les écologistes à la faveur des mobilisations des 10 et 18 Septembre dont un des mots d’ordre sera la justice fiscale Source

Un rapport sénatorial a chiffré ces dernières à 211 milliards d’euros par an. En 20 ans, ces aides publiques ont augmenté 3,3 fois vite que les aides sociales et 3 fois que le PIB. Alors qu’il est toujours exigé plus « de devoirs » de la part des bénéficiaires des aides sociales, on constate un manque criant de conditionnalités, de contrôles et d’évaluations sur les aides publiques aux entreprises. source

Deux options sont sur la table coté patronat –  réduire ces aides en échange d’un engagement de simplification des normes qui entraveraient l’activité des entreprises ou – une baisse de 50 milliards des impôts de production en échange d’une baisse de 50 milliards du niveau des aides aux entreprises.

Il faut savoir que les aides publiques aux entreprises se répartissent entre quatre types principaux : subvention, garantie financière, prise de participation, exonérations fiscales et sociales. Créés par l’État ou des collectivités territoriales, des dispositifs existent pour chaque étape de la vie d’une entreprise : création et reprise, développement et difficultés. La base de données aides-entreprises.fr gérée par les chambres de métiers et de l’artisanat recense plus de 2300 aides publiques financières en 2025. source

Les bienfaits, voire la légitimité de ces interventions ont été récemment démontrés par les politiques d’urgence, puis de relance, adoptées au cours de la pandémie de Covid-19. L’apport des aides aux entreprises est cependant parfois remis en cause par les tenants du « corporate welfare » Source

Lors des universités d’été du Medef, son président, Patrick Martin a plaidé pour la productivité, la compétitivité et l’allègement des rêgles, en particulier celles qui contraignent les entreprises sur les enjeux sociétaux et environnementaux.  

Toujours sur les universités d’été du Medef, Marine Tondelier présidente des Écologistes, a plaidé pour la conditionnalité des aides «J’ai l’impression que l’argent public est rare pour tout le monde sauf pour les aides aux entreprises, Est-ce qu’on peut débattre à un moment de la conditionnalité des aides dans ce pays, qui soient soumises à des critères de non-délocalisation, à des critères sur la parité dans les entreprises ?».source

De son coté Alexandra Palt, la présidente du WWF France s’interroge « Combien de dirigeants ont réellement ce sentiment de responsabilité éthique, intime, qui dépasse leur succès économique » face au changement climatique » et appele à une législation contraignante. « Je voulais juste, pour finir, rassurer la présidente du WWF. La génération qui est aujourd’hui aux manettes des entreprises de grande taille et de petite taille [sait] qu’il faut concilier les objectifs économiques et de préservation de l’environnement », lui a répondu Alexandre Bompard président de Carrefour.  source

Lors des Universités d’été de l’économie de demain, le mouvement Impact France a mobilisé les entreprises engagées sur les sujets sociaux et environnementaux. Les deux co présidents ont plaidé pour la gestion simultanée du court et du long terme.

Impact France souhaite se positionner en alternative au Medef. Ainsi Julia Faure co présidente d’Impact France a ouvert la journée en demandant aux personnes présentes ayant « peur pour l’avenir » de lever la main. 

Une mobilisation réussie. « Après quelques mois de backlash, de reculs (…), il y a un ressaisissement », certifie Pascal Demurger, l’autre co-président d’Impact France, devant la presse. « Il y a des signaux faibles qui nous montrent que les choses sont en train de changer », estime-t-il. Il en veut pour preuve l’augmentation du nombre de membres se son mouvement, passé de 8 000 à 30 000 en deux ans. « Une croissance aussi forte, c’est à la fois inattendu et inespéré (…). De plus en plus de dirigeants d’entreprises sont conscients des enjeux », se félicite-t-il, mentionnant l’adhésion de « très grandes entreprises ».

Pascal Demurger a appelé au cours d’une table ronde à un « rééquilibrage de la fiscalité » pour « [valoriser] le travail », en mentionnant le capital et l’héritage. Le mouvement Impact France défend certaines réglementations contraignantes pour les entreprises : le devoir de vigilance, par exemple, une directive européenne qui rend les entreprises responsables des impacts sociaux et environnementaux sur toute leur chaîne de valeur. Julia Faure y voit un « excellent moyen d’améliorer les conditions sociales et environnementales » de production.  Source

Face à la croissance économique court terme on oppose donc responsabilité, normes, et réduction des impacts pour le futur à venir. Pour réussir la transition écologique et sociale, il est crucial de changer de cap en reliant les enjeux économiques, sociaux et environnementaux. 

L’économie repose sur trois capitaux interdépendants : naturel, social et économique. La régénération vise à remettre le vivant au cœur de chaque décision économique, en mobilisant une coalition de parties prenantes autour d’une activité ancrée dans un territoire. L’économie régénérative rapporte durablement en triple impact. En savoir plus

La régénération nécessite un changement de modèle économique pour adresser à la fois les enjeux courts termes et long termes. Mais aussi un changement de modèle mental qui doit s’opérer dans les entreprises. Sortir de la prédation des ressources naturelles, humaines mais aussi financières. Adopter la régénération dans une logique de prendre soin du vivant. Elle demande enfin un ré-alignement des parties prenantes au niveau local pour délivrer ensemble des services socio écosystémiques. 

Les pionniers de l’économie régénérative sont à l’avant-garde de cette économie. Ils s’engagent activement à régénérer le vivant au sein de leurs écosystèmes. Ces entreprises proposent des modèles économiques permettant de rentabiliser les actions régénératives dans le temps, en développant de nouveaux produits et services contributifs au climat, à la biodiversité et à la santé, conçus en collaboration avec les parties prenantes de leur chaîne de valeur.

Des exemples d’activités économiques profitables en triple impact.


Viser la régénération est possible pour les start ups « impact by design » ayant mis en place des pratiques de réduction des impacts négatifs ET de maximisation des impacts positifs au niveau de leur offre (et de l’entreprise dans son ensemble). Analyse des lauréats de l’impact 40/120 de Impact France 

Mais pas seulement ! Les produits et services primés sur les lauriers de la régénération ont démontré que l’économie régénérative ca rapporte entriple impact ! Le modèle économique régénératif est désormais éprouvé ! 

Plus largement c’est toutes les entreprises de l’ESS qui ont démontré qu’un autre modèle économique est possible.

Notre business model de l’entreprise régénérative, c’est un canvas et une série d’ateliers pour définir sa stratégie à impact et concevoir de nouveaux produits / services issus de pratiques régénératives avec son réseau de partenaires aussi bien à court terme que à long terme. Il est basé sur l’économie de la mutalité. En savoir plus

Une réponse à « CONDITIONNER LES AIDES AUX ENTREPRISES POUR FAVORISER UNE CROISSANCE EN TRIPLE IMPACT »

  1. […] La justice fiscale est le sujet phare qui réunit syndicats et partis politiques de gauche avec d’un coté la taxe Zucman de 2 % sur les patrimoines de plus de 100 millions d’euros, soit 1 800 ménages, avec la polémique sur les startups telles que Mistral valorisée à 12 milliards d’euros mais ne faisant aucun bénéfice (son fondateur devrait vendre des actions / céder des actions à l’état) et de l’autre la conditionnalité des aides aux entreprises dont le montant à été multiplié par trois avec certes moins de défections d’entreprises mais des résultats contrastés ne serait ce que sur la création d’emplois. Sujet qui était développé dans notre note de la semaine dernière . […]

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