Sarko et la civilisation du «live» : thomas jamet

   
   

       
       

   

   
      
       
   
   
       

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http://www.youtube.com/watch?v=ZkGum1YYkGk

Rendons à Edgar ce qui est à Edgar: les débats ont été recentrés
depuis l’utilisation de la fameuse «politique de civilisation» par
Nicolas Sarkozy. 

Edgar Morin,
auteur de la formule, est revenu récemment sur le concept dans le cadre
d’un chat organisé par le Monde.fr: «la civilisation occidentale (…)
est une civilisation qui se définit par l’ensemble des développements
de la science, de la technique, de l’économie. (…) C’est cette
civilisation, qui aujourd’hui apporte beaucoup plus d’effets négatifs
que d’effets positifs, qui nécessite une réforme, donc une politique de
civilisation.»

S’il est vrai que la civilisation occidentale a beaucoup évolué,
parfois dans le mauvais sens avec les manipulations génétiques ou de
dérèglement de la biosphère, elle a également évolué, dans un sens :
celui d’un changement de temporalité.

Les théoriciens de la postmodernité le disent en effet depuis des
années: tout s’accélère. Ces dernier ont pressenti dès la fin des
années 70 que le brouillage des codes, des repères moraux et sociétaux
serait très vite suivi par un brouillage temporel. Aujourd’hui, les
évolutions technologiques (Internet, mobile…) sont ancrées
durablement et profondément dans notre quotidien. Ce sont elles qui ont
radicalement changé nos vies. Elles nous font vivre plus vite et de
manière souvent schizophrène, elles commencent à nous permettre
d’ignorer le concept même de futur, devenu paradoxalement obsolète. Une
société où un groupe rock comme Tokio Hotel
devient superstar en l’espace de moins de 6 mois dans le monde entier,
où le président de la république envoie des SMS en pleine discussion
avec le pape, et où le «status» Facebook définit ainsi plus facilement
l’état d’esprit qu’une longue conversation épistolaire.

Mais s’il est facile de voir ces évolutions d’un point de vue
négatif (avec notamment des dérives comme les «sex tapes» de star
immédiatement échangées dans le monde entier, comme celle de Laure
Manadou), le bébé 2.0 n’est pour autant pas à jeter avec le bain du
2.0!

Il y a en effet de vrais fondements pour une nouvelle civilisation.
Pour reprendre la définition d’Edgar Morin, cette civilisation repose
sur des technologies et une nouvelle économie, et on peut l’appeler la
civilisation du «live».  Le «live» a deux dimensions: l’instantané /
temps réel et également l’émotion / entertainment.

Le temps réel est LE nouveau cadre civilisationnel, construit par
l’évolution des techniques, et structurant l’ensemble des échanges de
flux, qu’ils soient économiques, culturels ou même humains. C’est un
cadre de vie et un cadre qui rétrécit considérablement notre planète et
notre espace temps.

L’émotion quant à elle, est LE maître-mot du 21ème siècle. Une
émotion à la fois présente dans les media et dans les nouvelles
cultures émergentes: des hurlements des filles aux concerts de Tokio
Hotel, à la tecktonik (ndlr: ne ratez pas «La video» du moment ) en passant par 99% des échanges de vidéo sur YouTube ou DailyMotion, qui répondent tous à une émotion: tour à tour le rire, la tristesse, la nostalgie, l’effroi, ou la peur!

Si le monde est entré de plain pied dans l’ère du «live»,
l’industrie de la communication n’est évidemment pas en reste. Elle a
aussi pénétré dans cette dimension grâce à l’avènement de la révolution
digitale et de l’explosion des nouveaux media, provoquant une
redistribution des cartes tant au niveau des investissements
publicitaires que des organisations des agences et des groupes de
communication. Un défi à relever!

Thomas Jamet, fondateur et directeur associé de ReLoad (Publicis Groupe Media). www.reload-pgm.com

Une réponse à « Sarko et la civilisation du «live» : thomas jamet »

  1. merci à toi pour cette imag e:D

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